Citation :
C'est un récit organisé (souvent par les vainqueurs) dont le paradigme narratif, la manière d'organiser le réel quoi, change constamment comme pour l'émergence et l'imposition de l'école des Annales et la Nouvelle Histoire au XXème siècle.
Ouais, ça, ça te fait une jolie introduction pour éviter les définitions réductrices. Cela ne te dit rien du tout sur ce qu'est l'histoire. Il te faut bien un critère positif pour différencier l'histoire d'autres "paradigmes narratifs". Sinon ta définition est non-spécifique.
Et on peut en effet déplorer que certains courants en restent à cette introduction.
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Pour le wokisme, on est dans un débat sur le n'importe quoi. D'abord, parce que le terme "woke" ne correspond à rien de bien défini, chacun y met ses réalités, et on a déjà mis le pied dans le caca si on a fait le raccourci "intersectionnalité = woke". Le féminisme intersectionnel à la sauce "soumission volontaire" qu'on voit circuler dans certaines associations féministes noyautées par des intégristes islamistes (ne me demandez pas les chiffres, je prends un exemple extrême rien que pour souligner le fait, pas pour le quantifier), il ne correspond pas au terme "woke"...
Bref, le "woke", c'est un truc américain.
Vous allez me dire : "ça tombe bien, on parle de trucs américains"...
Bien. Bon, alors, on va séparer plein de choses. Commençons d'abord par parler "marketing hyper-ciblé" / "communautaire" ... parce qu'en vrai, c'est plutôt cela qui dérange que l'idée du "woke" en lui-même; le tout transposé en dehors du contexte américain.
Le marketing hyper-ciblé américain cible et crée des catégories, des communautés, sélectionnés en fonction de critères arbitraires. Pour résumer, les américains sont
des RACISTES SEXISTES INTEGRISTES COMMUNAUTAIRES (c'est de la caricature, ce que je veux dire par là, c'est que toute différence susceptible de fonder une communauté peut se voir donner sa chance, dans la bonne pensée du pionnier et du rêve américain : tu vas dans le désert, tu montes ton truc et si ça marche, hiyyyyahhhh !!!). Voilà. Tu vis dans ta communauté (définie selon ton choix identitaire), dans ton état, et ce n'est qu'en dernière analyse que tu vis aux US. Et plus loin que cela, franchement, le monde est dangereux comme nous le rappelle le fameux :
https://www.youtube.com/watch?v=jQ9N96AMFeA
(Ce n'est pas une fiction, c'est de la sociologie !)
Alors qu'en France, la République ne reconnait pas de différences de religions, de races ou de sexes (elle ne reconnait pas : elle ne les VOIT PAS), les Etats-Unis reconnaissent et gèrent les tensions pour créer des équilibres avec des lobbys. Comme nous le disait notre ministre de l'éducation woke, c'est en allant étudiant aux US qu'il s'est découvert "noir sur le tard". En France, il n'avait jamais compris parce qu'on ne l'avait jamais reconnu comme tel. On l'avait reconnu comme français
(la honte de sa mère)...
Il y a donc un choc culturel à être inondés par des produits marketés pour des communautés qui n'existent pas en France, ou bien qui se sont produites par mimétisme américain (Le milieu homosexuel français par exemple n'était pas du tout le même que celui de NY, il a/avait son existence propre...)
Du coup, forcément, il y a des ratés et en grande partie parce que les producteurs américains visent leur marché intérieur d'abord.
Pour les séries, NEtflix, Amazon (etc) maintenant. Il faut quand même se rappeler que nous sommes sur des SERIES. Des trucs produits en grandes quantités, de manière sérielle, pour faire tourner la "boîte à cons". Que tout ne soit pas BON, c'est une constante et c'est même structurel au monde de production sérielle.
Il faut distinguer, quand on a un truc mauvais
ET woke, si :
* c'est mauvais parce que WOKE.
* c'est mauvais parce que c'est mauvais.
* c'est WOKE parce que quelqu'un s'est dit que ça sauverait un truc mauvais (typiquement, quand une saison 3-4 tourne en rond...)
et ensuite, comparer ces chiffres aux productions non-WOKE mauvaises, et comparer ces chiffres aux autres productions issues du marketing communautaire qu'on oublie qui sont parfois mauvaises et parfois pas. C'est-à-dire ne pas penser les productions wokes séparément des émissions sur le tunning de grosses voitures américaines, genre Wheeler dealers et autres. (Bref, les émissions à grosses sueurs de virilistes blancs américains...)