The Simple Life


      
I. L'avènement de JMB

Un jour, alors que vous vous rinciez l’œil devant la Star Ac’, Il est apparu devant l’écran, a levé les bras et a crié : Je suis JMB !!!! Et la foule de reprendre : « Dji aime Bi Dji aime bi ! »

Il s’est ensuite invité dans votre dimanche soir, agrémentant votre rendez-vous avec Fogiel de ses fines plaisanteries dont lui seul a le secret. Et enfin, alors que vous passiez faire une visite de courtoisie au libraire, (car c’est votre beau-frère, vous ne perdez jamais une occasion de démontrer votre culture devant lui) vous faisiez semblant de vous intéresser au dernier d’Ormesson, quand une bouteille de 51 en première de couverture attira votre attention : « JMB, ma vie, mon œuvre ».

Ca y’est, en moins de temps qu’il ne faut pour le penser, JMB s’est introduit dans votre vie, il fait désormais partie de votre quotidien.

Réveil matin, vous défoncez le réveil estampillé JMB à 5€ à Barbès. Il est 7h, il faut partir au boulot. Un K-fé© vite avalé, vous vous habillez –le costard s’impose- et bien sur la cravate MV. Vous fouillez une dernière fois dans l’armoire commune au cas où votre femme aurait caché un Jean-Marc. Une dernière goutte de Djee Hem Bee d’Armani et vous voilà en route pour la journée, l’attaché-case à la main. Vous pénétrez dans le Métro : ici, les bouteilles de Pastis sont distribuées aux sans-papiers, aux sans-abri, et aux sans-bouteilles de Pastis. En moins de deux, vous êtes arrivé au bureau. A midi, une demi-heure pour manger, vous avez juste le temps d’aller chercher un JMBurger à prendre sur le pouce.

Il est cinq heures. Vous rentrez chez vous, c’est l’heure de donner à manger à votre goéland domestique, puis d’aller chercher les enfants à l’école. Votre femme rentre une heure après et vous retrouve planté devant un Jean-Marc Dorcel. Tempête sur le couple, les vieux griefs ressortent. Mais pour vous réconcilier, vous vous faites le cinéma prévu depuis des lustres, toujours reporté à la dernière minute. Il n’y a pas grand-chose, le nanar habituel avec Clavier/Depardieu, et LE film qui fit scandale, le JMB Code. Vous optez pour ce dernier, et la ville s’endort en même temps que vous sur les péripéties de notre héros dans la Villa des MasterZ.


II. Le JMB's Star-system

JM est devenu un mec cool, il doit le rester. Il soigne son image, fait des pubs plus ou moins douteuses, il pose aux cotés de Ronaldinho, Jean-Luc Reichmann et Yannick Noah. Il refuse naturellement de paraître dans les torchons de bas étage, mais vous le voyez régulièrement à la télé, il passe chez Drucker, côtoie BHL (et ouais, les initiales c’est classe), et vous rend votre redevance télé à sa juste valeur. En bon citoyen du monde, il prend position contre la traite des pandas en Birmanie, et organise pour cela un concert géant avec son ami Pascal Obispo.

Mais malgré cette célébrité soudaine, JMB a su rester un homme normal, humble, un vrai mec du terroir. Il part serrer des mains à tout va, et chacune de ses apparitions déclenche l’hystérie de la foule. Il a la classe dans toutes les situations, même quand on le voit à 6h du mat’ à Ibiza errant une bière à la main et portant un T-shirt « I love my PC ». Il lance sa propre ligne de vêtements J&M et part promouvoir le Pastis et les bonnes choses tout autour du monde. Il revient des States au faîte de sa gloire et plus rien ne semble pouvoir lui résister.

Mais voilà, JMB n’est plus comme avant. Il se met à fréquenter des hommes politiques douteux, se fait voir avec Patrick Sébastien dans son cabaret, se brouille avec BHL.



Il oublie de signer des autographes, rate son voyage en Birmanie, et on le retrouve bras dessus bras dessous avec Pete Doherty une seringue à la main, ou encore avec Bob et son légendaire pet’.

Sa vie est décortiquée aux enfants de la télé, on lui fait sa marionnette aux guignols et le voilà qui déjà tombe dans l’oubli. Le contrôleur du Fisc se présente chez lui et il se voit dans l’obligation d’hypothéquer sa femme, ses enfants, le yacht et la villa avant de se faire mettre à la rue. La situation est fâcheuse, il cherche un endroit pour crécher avant de devoir prendre un lampadaire comme lampe de chevet. Mais toutes les portes sont fermées, et étrangement, tous ses anciens amis l’ont oublié.

Ca y est, JMB a tout perdu, il erre par cette humide journée d’automne, le fond de l’air est frais mais l’haleine de notre héros ne l’est plus. Ne sachant plus où aller, il rentre dans un bar se prendre un . Dans un coin, une télévision crache son inintelligible brouhaha. Attiré par le bruit, il voit un homme dont la tête lui dit quelque chose crier : « Je suis ZeSwoooord ! ».
Et la foule de reprendre : Zesouaurde ! Zesouaurde !!


JMB vit maintenant dans le quartier du Mistral à Marseille, vous pouvez le croiser dans sa chambre à l’hôtel du Select.