Un Club Magic ? Winner contest #15
Partie I
écrit par Antoine Bouziat


       L’idée n’est évidemment pas de faire l’étalage d’histoires personnelles mais de fournir à quiconque aimerait se lancer dans cette belle aventure qu’est le jeu en club, un récit qui, en plus de le divertir, pourrait l’éclairer sur certains aspects d’une telle entreprise. Comme le résumé n’a jamais été mon point fort, cet article se verra découpé en plusieurs parties, la première étant dédiée à la création du club et à son acceptation par tous, ce qui en soi est loin d’être une mince affaire ! Alors… ben, c’est parti.



1) Il était une fois dans l’Ouest.

Eh oui, avant de commencer toute histoire qui se respecte, il faut d’abord fixer le "cadre spatio-temporel" (si vous étiez en train d’imaginer ce que donnerait Phage l’intouchable en bikini pendant que votre prof de français vous l’expliquait, c’est votre problème). Donc, en gros, c’est Où ? et Quand ?

Notre histoire débute il y a 3 ans, en l’an de grâce 2002, lors de la rentrée des classes de Septembre, dans un petit lycée de Loire-Atlantique : celui de la Herdrie (surnommé à juste titre l’Herberie étant donné la passion d’une partie des élèves pour… comment dire ?… l’"horticulture sud-américaine"). Jusqu’à présent, moi, petit élève venant d’entrer en seconde, n’avait rencontré hors de ma famille que très peu de joueurs de Magic (un en tout et pour tout en fait). Les boutiques de Nantes, la grande ville voisine, grouillaient bel et bien de joueurs mais mon relatif éloignement (une trentaine de kms) et ma dépendance envers la voiture de Papa/Maman pour me déplacer me limitait à ne faire que de rares tournois dans l’année…

C’est alors que naquit mon idée de fonder un club dans mon lycée. Comme ça. Il fallait pour cela s’adresser semble-t-il aux mystérieuses "Z" (surnom que s’étaient donné les z’aides éducatrices du lycée) qui géraient le FSE (malheureusement pas les Fonds Secrets de l’Enseignement, mais plutôt le Foyer Socio-Educatif). Celles-ci éditaient un petit journal "passionnant" récapitulant les différentes initiatives du lycée, en y joignant bien entendu le menu de la cantine pour que celles-ci aient une chance d’être lues. Pour y faire passer une information, une boîte aux lettres était à la disposition des élèves. C’était une occasion inespérée : n’osant affronter ces étranges "Z", je préférais rédiger pour cette boîte aux lettres un message proposant la création d’un club. Je voyais alors les choses en grand : fervent lecteur de Lotus Noir, tous les JCC auraient droit de cité dans mon club : de L5R au Seigneur des Anneaux, en passant par Warlord, Vampire et Zoondo. Autant de noms qui devaient sembler totalement exotiques et inquiétants pour ces jeunes dames du FSE ! Mais j’étais confiant : j’ajoutais à mon message un tas de louanges sur leur journal et même une énigme de ma conception pour qu’elles n’aient pas à se creuser la cervelle pour la populaire rubrique "l’énigme de la semaine" (presque aussi lue que le menu de la cantine, c’est pour dire !). Le fait que l’énigme en question provenait en réalité d’une vielle émission de Nagui n’était évidemment pas mentionné…

Mais au lieu d’une publication immédiate, je recevais le lendemain… une "convocation pour le bureau des Z".



2) Rencontre du troisième type.

C’est avec une intimidation mal dissimulée (je devais avoir les joues aussi rouges qu’une carte de gob’) que je pénétrais dans leur bureau lors de la pause de 10h. J’y découvrais alors les fameuses Sarah et Séverine, jeunes femmes bien pensantes d’une trentaine d’années, l’accent légèrement du coin, pour qui - j’en étais désormais sûr - le mot JCC ne devait pas dire grand chose. Oui, on t’a convoqué car on n’a rien compris à ton message : c’est quoi en fait ces jeux de cartes ? je m’engageais alors dans un long discours sur la "richesse stratégique" de Magic quand survint LA question, la question que tout joueur de Magic (du moins de l’époque) a déjà affronté, celle que quiconque a déjà essayé de présenter un JCC à un non-initié redoute plus que tout : Ah ? c’est comme les cartes Pokémon en fait ? Avec cet éternel sous-entendu comme quoi ce n’était qu’un jeu de gamins ou de neuneus légèrement attardés. Je bafouillais alors un Oui mais pokémon c’est nul, là c’est bien plus compliqué, c’est mieux. Mis à part le fait qu’il y a des cartes, ça n’a pas grand chose à voir. Mensonge éhonté mais qui me permettait de conserver ma crédibilité tout en mettant fin au débat. Bon, pourquoi pas. Retourne donc nous voir ce midi pour en parler plus longuement. J’avais deux heures pour trouver comment leur faire accepter mon idée…



3) Comment vendre Magic en une demi-heure ?

L’heure H arrivée, je pénétrais dans le bureau d’un pas beaucoup plus sûr, arguments et stratégies de vente bien au point. Mon idée était qu’elles ne joueraient certainement jamais de leur vie à Magic et donc que quelques mensonges n’étaient pas bien graves si cela permettait de faire accepter mon idée de club. Je faisais donc un rapprochement osé avec les jeux de rôle qui, en réalité, n’ont strictement rien à voir avec Magic si l’on excepte pour certains leur univers médiéval-fantastique, mais qui étaient plus connus et feraient sûrement plus adultes, plus "étudiant" que Magic. J’ajoutais que Magic était un jeu tellement populaire qu’il y avait chaque année un championnat du monde.

- Ooh…et ça se passe où, ce championnat ?
- Je sais pas, ça change chaque année.
- Ils étaient pas à, je sais pas, Sydney, Buenos Aires, Los Angeles ?
- Peut être, j’en sais rien, je vous dis… Toronto, je crois.
- Ouais, bof. Parce que tu comprends Sydney, tout de suite, ça aurait fait vachement bien dans l’article pour le journal du lycée.
- Ah bon ? ben… désolé, c’est pas moi qui décide.


La suite n’était qu’explications confuses dans lesquelles je m’engluais de plus en plus : difficile d’expliquer Magic à quelqu’un n’ayant jamais vu de JCC de sa vie et sans les cartes sous la main pour lui montrer ! Pour m’en sortir et mettre un terme à cette discussion où, bien qu’elles soient très bienveillantes envers moi, j’avais vraiment l’impression que les Z se disaient Dans quelle affaire, il veut nous emmener celui-là ?, je décidais de monter d’un ton en m’exclamant Non mais franchement vous connaissez pas Magic ?!?! avec évidemment comme sous-entendu Mais dans quelle bulle vous vivez ?

A ce moment, je pense qu’elles ont commencé à un peu culpabiliser et à se dire On est censées être là pour jouer un rôle auprès des élèves, on devrait quand même être un peu au courant de leurs nouvelles modes. Et pour les "achever", un terminale qui était dans le bureau, pour je ne sais quelle autre affaire, a alors ajouté : Oui, moi je connais, je joue pas (et là une lumière d’espoir s’éteignit dans mes yeux), mais je connais. Voilà qui fit mouche. Elles me sortirent une feuille. Il fallait y inscrire le matériel dont j’aurais besoin pour le club (pour jouer à Magic, ça va : une table suffit. Si j’avais été sans scrupules, j’aurais pu demander que le FSE me paye des D20 pour savoir qui commence et des protec’ super qualité, mais ça aurait été abuser), les horaires qui conviendraient mais aussi - et c’est là que le bat blesse - la liste des premiers inscrits, des "fondateurs" en fait. Et je comprenais aussitôt que mon cher club n’aurait aucune chance de voir le jour si j’étais le seul à en faire la demande. C’était évident : elles n’allaient pas se lancer dans quelque chose de complètement inconnu pour elles sans être sûres d’avoir au moins quelques inscrits. Si j’avouais être seul pour le moment, c’était sûr : elles prendraient ça pour une lubie d’un gamin un peu illuminé, rien de plus. Alors il fallait tenter, et je tentais, un coup de bluff assez impossible : devant leur moue voyant que je ne pouvais remplir, j’annonçais : Euh… vous inquiétez pas, je suis sûr qu’on pourra rapidement commencer à 4-5 joueurs, j’en connais déjà deux ou trois qui voudront s’inscrire. (ce qui était complètement faux). Mais c’est le début de l’année, je suis pas sûr de savoir dans quelle classe ils sont donc je veux pas mettre de bêtises sur le papier. Je vous le rapporterai plus tard. Et cela prit : Ce serait bien que tu nous fasses une affiche, aussi, pour faire connaître ton club. Tu commences par magic seulement, hein, les autres jeux ce sera si ça marche.

Mon club était né… mais si je ne trouvais pas des joueurs en quelques jours, j’étais mal.



4) Promotion et recrutement : Engagez-vous que je disais…

Je commençais la conception de l’affiche dans la salle informatique du lycée. J’y rencontrais Cédric, la seule personne que je connaissais jouant à Magic. Je lui parlais du club mais il me dit que cela ne l’intéressait pas du tout. Mon opération recrutement commençait bien mal… Pour l’affiche, je récupérais sur le net le scan d’un Avemain Ailes de Ciel et m’en servais pour illustrer un bref texte du genre Que vous vouliez apprendre à jouer ou que vous en ayez marre (vite corrigé par "assez" par les Z) d’affronter toujours les mêmes joueurs, le club Magic : l’assemblée vous attend. Inscriptions au bureau des Z, renseignements auprès d’Antoine, 2°7.

Je me mettais alors à une recherche effrénée de joueurs de Magic potentiels. Je demandais à chaque personne que je croisais si elle connaissait. Je finissais par en trouver un : Jason, un type avec qui un ami avait sympathisé dans sa classe. Le gars était "petit mais baraqu’", le regard dur, le crâne étroit, un blouson bleu et systématiquement des écouteurs dans les oreilles avec le son au maximum, en reniflant tout le temps du nez comme certains "gros durs" aiment cracher par terre. Il aimait se faire appeler Big Boss et commençait par me faire la blague du Banane ça commence par un B, mais normalement c’est par un N. C’est pour fixer le genre. Il me disait que son frère avait fait le championnat de France. Mais pour lui-même, c’était sûr, Magic n’était qu’un tas de cartes qu’il avait acheté "pour voir", son joyau étant un Kraken polaire… 11/11 ! pas un truc de tafiole Mais ci cela pouvait me faire un nom sur ma liste de joueurs… Evidemment mon club ne l’intéressait pas le moins du monde mais je le harcelais littéralement. Je lui proposais même un marché fumeux : je lui paye sa cotisation (3 euros pour le FSE) et le laissait ne jamais venir de sa vie au club s’il acceptait juste de donner son nom aux Z. C’était complètement débile mais trouver ces noms était devenu pour moi un véritable défi, je voulais y arriver coûte que coûte, même si après cela ne débouchait sur rien puisqu’ils ne joueraient pas. Mais là encore, c’était un flop. Il refusait.

Un signe extérieur de virilité ?

J’étais un peu dépité mais j’eus alors une bonne surprise, Cédric revint me voir : il acceptait de m’affronter et de se porter "co-fondateur" du club. Sans doute avait-il eu un peu "honte" de dire qu’il jouait à Magic devant les autres personnes qui étaient en salle informatique ce jour là. On fixa alors le créneau du Vendredi midi pour jouer. Voilà qui était bien, surtout que j’enregistrais un autre renfort, et des plus inattendus : Grégory Coupé (Oui, ça sonne comme le gardien de but) surnomme "Cut" (coupé… cut, je sais, ça vole haut), grand "dadais" de trois têtes de plus que moi aimant avec son copain Da Rocha (oui, comme le joueur du FC Nantes) alias "Panachka" (homosexuel en portugais, je sais, ça vole haut) pousser des cris tels que Manak ! ou Peloï ! du fond de la classe, mais d’une gentillesse rare et avec qui j’avais déjà sympathisé dans ma classe. Il était tout étonné que je joue à Magic, moi le "Bébert" comme il m’avait surnommé du fait de ma ressemblance physique avec je ne sais qui. Lui, me semblait un grand Fan, fier d’une place dans les premiers d’une étape de la ligue ARENA et ne jurant que par les performances d’un certain "mayennais", connu pour posséder l’illustre Magéta, le Lion.

Mon club devenait de plus en plus réel.



5) La première séance, à deux.

Le vendredi suivant était un grand jour : le midi aurait lieu la première séance du club Magic du lycée de la Herdie. Mais celle-ci fut - comment dire ? - spéciale. Tout avait pourtant bien commencé avec un repas entre joueurs mais Cut avait eu la mauvaise idée d’y inviter un de ses amis, un petit merdeux détestable qui s’entreprit de s’amuser de la petite taille de Cédric et de mon air plutôt juvénile de l’époque. Le repas tourna court. On se donna donc rendez-vous vers 13h en salle Info pour jouer. En attendant Cut, Cédric et moi commençâmes à taper gentiment le carton. Mais très vite les Z vinrent nous dire que cette salle n’était pas faite pour cela et qu’il fallait qu’on sorte. Mais où aller ? Elles nous proposèrent la cafétéria. Il était hors de question qu’on se donne ainsi en spectacle. Dans une salle ? Elles refusaient de nous en ouvrir une. Eh oui, le fait que cette idée de club farfelu devienne d’un coup bien concret n’était visiblement pas de leur goût. Nous décidâmes donc de nous installer sur un banc dans un des "coins fumeurs" du lycée (c’était avant qu’il ne devienne non fumeur) vide le midi. Evidemment, Cut ne parvint pas à nous retrouver, tombant sur une salle Info désespérément vide.


Le spoiler !
Cette première séance ne se résuma donc qu’à un simple duel, joué qui plus est sans table, mal assis sur un banc où il fallait en plus protéger les cartes du vent. Cédric jouait à l’époque un deck que j’oserais qualifier de "fourre-tout" avec des cartes datant essentiellement de la 3ème édition française dont certains bijoux à la côte surélevée (fervent lecteur de Lotus Noir, je vous disais !) dont il semblait totalement ignorer la valeur et la rareté. Personnellement, je jouais un deck bleu-blanc-noir Pioche/Défausse (Aquamibe, etc.) que l’on va dire Legacy pour être poli (en fait c’était surtout format "cartes que je possède"). Ce duel dura l’heure entière, mon deck se contentant de gérer les assauts adverses en balançant Pacifisme et Entraves sur chaque créature posée. Je dominais ainsi toute la partie mais faillis tout perdre sous l’attaque en célérité d’un Escarmoucheurs (quelle carte ! (:) accompagnée d’une (très) grosse Boule de feu. Je restais cependant à 1 PV et finis par l’emporter.

Du haut niveau… Qu’importe : mon club venait de voir le jour, et je ne cachais pas ma joie.



6) La deuxième séance, à trois.

Le Vendredi suivant, Cut était avec nous dès le début. A trois, nous faisons déjà plus sérieux et on voulut bien nous prêter une salle de cours vide. Bien que la consultation des emplois du temps par salle prit pour cela un bon quart d’heure, nous étions dès lors bien mieux installés.
Cut était persuadé de nous écraser en quelques secondes. Il jouait un "gros jeu" comme il l’appelait à base de créatures vertes et noires. C’était simple mais frappait dur : du bloc Mercadia tout craché avec 4 Bête Batteuse et surtout les Avatar de la Puissance et du Malheur, véritables icônes de son deck, vénérés comme des reliques saintes. Le début de la partie est particulièrement savoureux : pendant que Cédric et moi mélangeons nos decks respectifs, lui classe ses cartes une par une en sifflotant.

- Euh…tu fais quoi, là ?
- Ben, je fais mon jeu.
- Tu… quoi ?
- Je fais mon jeu, je te dis !
- Mais t’as pas le droit de classer ton deck, faut mélanger !
- Tu déconnes ! T’y connais vraiment rien ou quoi ? Faut toujours faire son jeu…sinon comment veux-tu pouvoir sortir des combos ?


Mercadia : on frappe, on réfléchit après, c'était le bon temps...

Sa bonne place en ARENA s’expliquait tout de suite mieux. Mais mon deck regorgeais de petites interactions sympas alors je n’allais pas m’en priver. Je "fis mon jeu" comme lui.
Les premiers tours furent ensuite vite en sa faveur mais Cédric sortit alors qu’il pavanait une Orbe de l’hiver comme si de rien n’était. Voilà de quoi rafraîchir les ardeurs d’un deck dont la majorité des cartes coûtent 5 ou plus. Je prenais dès lors l’ascendant grâce à un Automate Abruti XXL rendu volant par un enchantement de créature, mais Cédric enchaîna sur un Contrôle Magique, toujours comme si de rien n’était.

Dommage…



7) Croissance exponentielle du nombre de licenciés : l’effet "boule de neige" et le début d’une reconnaissance.


Et ça vaut combien de Mur de bois, ça ?
Cette fois -ci le club était bel et bien lancé, et notre activité du Vendredi intrigua rapidement nos amis communs. Ainsi, très vite, Guillaume et Romain furent initiés à Magic. Cette initiation développa alors dans notre club une autre facette de Magic : les échanges. En effet, alors que Romain avait sagement acheté le pack "découverte", Guillaume avait préféré se payer pour commencer un copieux lot de boosters (du Onslaught me semble-t-il) et évidemment ses "meilleures cartes" (qui a dit "rares et premiums" ?) partirent contre les différents terrains de base qui lui manquaient pour son jeu 5 couleurs. Ces échanges se développèrent d’une manière phénoménale, prenant le pas sur notre vie de groupe. Nous parlions cartes à longueur de récré, à table au self, tout le temps à dealer des Mur de bois contre des Aérostiers Gobelins. Je me souviens même d’"heures de perm’" entières passées à négocier un échange… Les cartes tournaient de joueur en joueur et devenaient motif à spéculation, même les plus mauvaises. A notre échelle, Atogatog et Champion Laquatus étaient des plus recherchés.

Cette obnubilation soudaine pour les cartes nous fit vite repérés des "vrais" joueurs du lycée, ceux que j’avais recherché si ardemment sans jamais les trouver lors de la création du club. Nous enregistrâmes ainsi deux renforts de plus qui nous accostèrent chacun Mais c’est de Magic dont vous parlez ? Vous jouez et faites un club ? Mais c’est super !

En effet, l’article et l’affiche étaient semble-t-il passés complètement inaperçus. Mais c’est surtout dans ma classe que je découvris d’autres joueurs. J’en avais cherché partout autour alors que se trouvait chaque jour tout près de moi un foyer. Et ce n’était pas fini ! Ces gens là amenèrent leurs amis, eux aussi joueurs et Cut fit même venir son Terminale de frère qui ramena lui aussi ses potes.

Finalement, mon club prenait des proportions dantesques. Le summum fut atteint en fin d’année où pas moins de 15 joueurs furent présents en même temps, s’affrontant sur 4 grandes tables de jeu. Autant dire que le regard des Z et autres (pions, administration, etc…) changea alors du tout au tout. Si au début nous devions dépendre du bon vouloir des surveillants pour avoir une salle (on eut droit successivement à celles des BTS au sous sol, au labo de langue, etc…), nous eûmes vite le droit à notre propre salle, la 205, et, marque de confiance suprême, au droit de l’ouvrir nous-même sans avoir besoin d’une Z nous accompagnant. Et si au départ, nous étions dévisagés par les profs qui venaient poser leurs affaires dans la salle une demi-heure avant leur cours (en plein pendant les parties) et par le CPE qui nous fit le coup un jour d’amener deux filles voulant faire leurs devoirs tranquilles dans notre salle Faites pas attention, c’est un club, ils jouent aux cartes, nous finîmes par devenir une composante essentielle du FSE, au planning aussi important que celui d’autres clubs respectés par tous. Pour la seconde année, nous étions même le plus gros club du lycée, devant le théâtre, l’informatique, le jonglage, etc…

Mais nous raconterons cela plus tard car, déjà, la première année ne fut pas de tout repos…



Ainsi s’achève déjà la première partie de notre histoire : que vous souhaitez fonder votre club dans votre bahut ou non, le problème de la présentation de Magic puis du recrutement de joueurs se poseront forcément et mieux vaut donc y être préparés. Les premières séances sont également toujours très délicates à gérer et le regard des gens extérieurs également. J’espère donc que ce petit récit de ma propre expérience vous aura amusé et éclairé à ce sujet.

Au programme de l’épisode 2 : une description haute en couleur des différents membres du club, une longue séance Métagame, les joies du multi-joueurs ainsi que des gestions de conflit dignes des meilleurs thrillers américains… Vivement le prochain MV contest !