Je le refais en aéré, j'étais sur mon tel. Le réchauffement climatique, la diminution des ressources et l'effondrement de la biodiversité me pousse à souhaiter un changement de modèle à la fois individuel et collectif.
A partir de là s’ouvre pas mal de possibilités sur les moyens d'obtenir ces changements.
1 - Convaincre
2 - Persuader
3 - Montrer l’exemple
4 - Interdire / légiférer
5 - Inciter
CONVAINCRE. Le système scolaire, la philosophie et la science ont érigé « l’argumentation objective » en summum réflexif. Pourtant, je trouve que cette méthode rencontre deux défauts fréquents.
- Le premier c’est
l’usage des outils et de la data pour débattre. Un
outil est encore souvent perçu comme objectif, alors que
sa conception est basé sur des règles choisies qui
orientent ses réponses. Le classement des universités de Shanghai, la manière dont la Chine compte ses morts de covid, le décompte du chômage ou le découpage des circonscriptions en sont des exemples fréquents.
* Quel outil j'utilise ? Ex : chômage ou population sous le seuil de pauvreté ?
* Quelles règles pour sa construction ? Ex : nombre de publication des chercheurs d'une université ou nombre de publications beaucoup citées ? Proportionnalité à la taille de l'université ou population totale ?
* Quelle poids à chaque élément interne ? Ex : Coefficient de chaque élément pris en compte...
Nous sommes obligés de rendre intelligible le réel pour pouvoir communiquer et acquérir des connaissances qui se superposent les unes aux autres. D'ailleurs, "régulièrement", on bascule d'un paradigme à un autre, dont la puissance résolutive est supérieure et permet de répondre à plus de questions. Néanmoins, on oublie souvent que ce sont
des outils perfectibles, souvent
traités comme des vérités absolues. L'exemple le plus récent est l'aveu d'échec de l'Ademe dans son calcul d'empreinte carbone des smartphones et l'extrême difficulté de mettre à jour la traçabilité des composants. Pourtant, critiquer la méthodologie et les outils c'est
aussi risquer de donner du crédit aux discours anti-sciences et aux complotistes en tout genre. Sly par exemple, quand il demande des sources pro-Kremlin sur le conflit ukranien pour une plus grande objectivité peut être pertinent... mais c'est une réthorique dangereuse, imaginez demandez le point de vue pro-nazi.
- Le second défaut découle de mon expérience et de nombreuses discussions.
Les gens changent peu d’avis. Ici, la proportion de scientifiques et/ou rationnels est sûrement plus élevé qu’ailleurs mais ça reste rare d’avoir de longues discussions calmes qui mènent à un changement d’avis d’un des protagoniste qui lui-même mène à un changement de vie. Je ne sais pas si c’est l’
effet clanique qui joue (ex : je suis de gauche donc je suis d’accord avec tout ce qui se dit dans « ma gauche ») ou si c’est parce que
changer d’avis est perçu socialement comme un aveu de faiblesse ou un échec. Les gens s’informent globalement avec des médias dont ils apprécient la ligne éditoriale et
les bulles algorithmiques les exposent moins à des dissonances de points de vue. Convaincre, à mes yeux, marche peu et
nécessite un temps et un effort considérable, comme la convention citoyenne du Climat.
PERSUADER. Persuader a donné par le passé des dérives dictatoriales et eugénistes. C’est
l’apanage du populisme et de la publicité mais c’est
aussi un élément essentiel des discours majeurs de l’histoire et des bouleversements positifs. Cela peut générer du changement à grande ampleur, que ce soir accueillir des réfugiés syriens après une photo d’enfant mort dans le sable, faire reculer les lignes du partie en Iran asur le hijab, avancer sur la ligne des droits civiques aux USA où se préparer à l’effort de guerre au Royaume-Uni, il y a des exemples positifs. Il n'y a qu'à voir les manipulations américaines pour
avoir une opinion publique favorable à la guerre du Golfe en 1990 pour mesurer l'
importance du "sentiment" vis à vis d'une politique, d'une décision, d'un mode de vie...
MONTRER L'EXEMPLE. Vous ne dites rien, vous transformez le monde par vos actes. Au boulot vous avez votre gourde et votre repas végétarien préparé à la maison. A chaque fois c’est une dinguerie gustative. Vous venez à vélo.
Vous incitez personne et culpabilisez personne.
Vous débattez pas. Vous répondez si on vous demande. Vous faites goûter. Petit à petit des gourdes apparaissent au boulot. Et d’autres prennent le vélo etc. Cette méthode peut-elle fonctionner sans être très apprécié, leader moral ou avoir des employés sous sa responsabilité ? Quelles en sont les limites ?
INTERDIRE. Vous pensez que « responsabiliser l’individu » est en faites une
transmission de culpabilité des vrais responsables (politiques et industriels) et vous souhaitez des décisions fermes et courageuses des représentants politiques (et des boites ?) qui passent à travers l’
arsenal législatif. Interdire les produits trop sucrés, interdire les véhicules polluants, interdire l’avion, donner des amendes aux entreprises dont les chaînes de production polluent trop, taxe carbone… mais
comment les construire sans qu’elles aient de conséquences pour les plus pauvres ? Comment résister aux
tribunaux d’arbitrage privées des accords de libre échange échange ?
Comment les appliquer dans un monde mondialisée ou les entreprises peuvent quitter un marché jugé trop hostile et provoquer un séisme économique ? Est-une
infantilisation des citoyens ? Comment faire vis à vis des politiques décidées à l’échelle européenne comme la politique agricole, clef de voûte de l’effort climatique ? C'est à la fois une
échelle d'action plus puissante et une perte de souveraineté...
INCITER ? Économiquement comme aux États-Unis ?
Pousser les investissements vers une société décarbonée et prospère, vers des énergies raisonnables… ou
incite moralement ? Avec un
travail particulier autour de l’image du citoyen écolo, qui n’est plus un type chiant qui mange du fenouil mais un chouette mec dont la vie donne envie ? On a passé tout l'ère capitaliste à affiner l'envie, pour transformer nos désirs en besoins, pourquoi ne pas utiliser cet outil affuté pour l'image d'un mode de vie résilient ?
L’incitation économique reste dans un paradigme économique de croissance. Comment peut-on augmenter la croissance en continu dans
un monde aux ressources en quantité fini dont l
es éléments les plus importants commencent à manquer ?
Qu’en est-il du
risque du discours techno-technologique ? « La fusion ou la séquestration du carbone nous sauvera, ça sert à rien d’agir à échelle individuelle ». Cette
croyance que la technique même contrainte (en temps et en ressources) résoudra tous les problèmes suffisamment vite est dangereuse, elle pousse au laisser-faire. L’incitation économique c’est aussi
le risque de passer à côté d’une technologie alternative meilleure. Financer l’éolien et le solaire au détriment du géothermique par exemple. Quand à l’incitation morale, est-ce c’est pas un truc lent et de niche, qui s’apparente à de la manipulation ?
A-t-on une chance réaliste de changer les imaginaires assez vite, opposé à des mastodontes de production d’imaginaire de l’ancien monde ?
Bon c'est pas spécialement plus lisible désolé.