Citation :
Ca, ca dépends à partir de quand tu considères qu'un foetus est un vivant.
Je peux comprendre ta posture, même si ce n'est pas ce que je pense, mais peux-tu répondre à mes interrogations (Qui font écho à cette problématique.).
Notamment, pourquoi il est acceptable de considérer qu'un enfant est vivant dès sa conception (A quand donc la pénalisation du stérilet ? ) mais qu'il ne serait pas de l'accepter quand il a une conscience ? Ou quand il est sorti du ventre (Critère qui a l'avantage d'être incontestable) ? Ou quand il est voulu/désiré ?
Vraiment pourquoi imposer ta conviction personnelle (Qui est tout autant pertinente et juste qu'une autre), à celle des autres ?
Je m’aperçois que je n'ai pas répondu à tes questions désolé Toufmade.
En fait, tes questions: pourquoi tel critère plutôt qu'un autre? rejoignent ma thèse: tous ces critères sont difficilement défendables (tu parles de conviction
personnelle, on parle bien de sensibilités des individus et des sociétés).
Parenthèse - Même le critère de la sortie du ventre est très faible: si je frappe le ventre d'une femme enceinte et que ca déclenche l'accouchement, le bébé va naitre puis mourir des coups/de l'accouchement prématuré (en d'autres termes de l'avortement). Je serais poursuivi pour homicide, même si j'ai frappé un simple foetus non né?
S'il meurt une minute avant que le médecin l'examine, je ne suis pas poursuivi? Pourtant c'est bien moi qui ai porté les coups, unique cause de la mort.
Quand on pratique un avortement à partir d'un certain stade de la grossesse, on retire le foetus membres par membres avec une pince on éclate la tête puis on retire les morceaux du corps du foetus. Tu fais une vraie différence entre sortir l'enfant
puis le démembrer ou le démembrer à l'intérieur du ventre de sa mère?
La sensibilité, la conviction personnelle, l'état de l'opinion publique au moment de pondre une loi, c'est bien trop fluctuant pour ces questions de vie ou de mort. Un exemple: il y a 20 ans, j'utilisais le cas de la Chine qui pratiquait déjà en masse des avortements à 9 mois et c'était un repoussoir facile pour les partisans de l'avortement en France: "c'est tout à fait différent, nous n'avons pas la même culture, ca n'arrivera jamais chez nous". Aujourd'hui, c'est une recommandation de l'OMS, organisation financée en immense majorité par les pays occidentaux, c'est à dire par nous. Et dans les faits, si tu contactes le planning familial, quel que soit le stade de ta grossesse,
ils t'orientent vers l'étranger donc ca coute mais tu peux avorter jusqu'à 9mois.
12 semaines, 14 semaines, 9 mois, pourquoi à la limite ne pas respecter une culture dans laquelle les anciens ont quelques jours après la naissance pour décider si l'enfant est assez robuste pour qu'on le laisse vivre, et sinon on le balance d'une falaise, si la seule boussole c'est la conviction personnelle des parents, du moment et ce qui est accepté par la société.
Le seul critère qui me semble assez solide pour résister à l'évolution des moeurs c'est le caractère vivant. Des gamètes, tu peux les chauffer, les nourrir, les agiter aussi longtemps que tu veux ça ne donnera jamais rien de mieux que des gamètes. Un foetus, tu le laisses dans de bonnes conditions, ça te fait un être humain, un "autre". Un foetus c'est déjà autrui. Quand tu essayes de faire une autre séparation entre ce qui peut être tué et ce qui ne peut pas, c'est une barrière qui sautera un jour ou un autre.
On se targue de progrès mais ça devrait être vu comme une régression de déplacer cette ligne séparation pour restreindre le droit à la vie, comme le font toutes les sociétés perverties, les systèmes que combattent les progressistes.
TL - DR: Je cherche à critère qui puisse sortir ces questions d'éthique normative du champs de l'opinion publique -artefact des médias.