Bon, eh bien c'était serré.
(je ne parle évidemment pas du fond, uniquement du spectacle)
Marine Le pen a endossé une stature présidentiable, propre et crédible, en délaissant les tonnes de bombes agressives qu'elle aurait pu lâchées (pas un mot sur l'opération covid, juste une pique-joke-lol sur McKinsey, aucun gilets jaunes éborgnés etc), mais c'était pas idiot, ça ne paye pas assez de faire du subversif, il faut un costume propre.
Et Macron avait le comportement d'un garnement qui s'en balek.
En économie, pas le fort de Marine, il l'a boxée, mais elle a étonnamment su rendre.
En politique extérieure et intérieure, c'était vraiment 50/50, elle lui a envoyé des fions dont il a eu du mal à se dépatouiller et certains venaient de Macron qui ont fait mouche. Le plus gros était l'emprunt russe du RN qui les délégitimise contre Poutine, avec la punchline "donc quand vous traiterez avec la Russie, ce n'est pas votre partenaire, c'est votre banquier" (lol) ; mais étonnamment, alors qu'avec cette lourdeur c'était inencaissable, elle l'a bien retourné, je sais plus avec quelles contre-attaques.
Après ouais 50/50.
Macron qui devait assumer de dire "retraite à 65 ans" - c'était infaisable - a finalement opté pour la posture "ouais et alors, m'en balek, 65 ans koi, ckya ?", il déglutissait néanmoins.
Et sur le voile, Marine Le pen a été mauvaise. C'était obligé, Macron était dans ses petits chaussons en lui disant qu'elle confondait Islam et Islamisme, qu'en interdisant le voile la France historique dans le progrès serait le premier pays du monde à l'interdire, qu'on parle de religion putain etc. Elle ne pouvait que failer parce qu'en endossant l'intransigeance, elle niquait son crédo "justice et bienveillance".
Mots-clé chez Marine Le pen : "valeur travail" (prononcé 4 fois) et la notion de justice.
Les 2 minutes de la fin, elle lisait ses notes, elle n'y croyait plus, ça se voyait qu'elle fatiguait "quand est-ce que je rentre chez moi" : et Macron en avait presque rien à foutre "j'suis déjà élu, qu'est-ce que j'me fais chier" en psalmodiant un petit discours improvisé qui n'allait nul part.
Allez les veaux, on va voter.
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