@Jéricho, Zefreid :
La porte ouverte entre la distinction "article de presse"/"article scientifique" me paraît pertinente dans la mesure où beaucoup de personnes crient au complot parce qu'ils lisent des trucs "pas rigoureux" qu'ils peuvent critiquer. Alors qu'ils ne critiquent en fait qu'une information de X mille mains... C'est enfoncer une porte ouverte pour beaucoup; mais le rappel ne fait pas de mal.
Ensuite, il y a un décalage tellement énorme entre les prétentions (réseau d'experts etc... alors oui, j'ai un "réseau d'experts", constitué de potes universitaires qui ont essaimés un peu partout dans l'espace et dans des champs différents) et la faiblesse des conclusions, que je croyais que l'ironie était évidente.
Toutefois, les conclusions sont réelles. Mais sont franchement des conclusions de bas niveau : c'est que dans le comparaison de données et de la spéculation sur les anomalies. Il suffit de voir comment les informations sont communiqués, d'avoir en tête un schéma "normal" (on a des schémas de base pour les épidémies), d'avoir quelques données comparatives, et on fait des conclusions, sur 3 cas.
1/ Quand un pays passe de 0 cas/0 décès à 3 cas dont 3 décès, on sait que le pays n'a pas joué franco sur la déclaration de ses cas et a essayé de contrôler ou de révéler son info' le plus tard possible (ou bien que les morts sont des ermites et que personne n'a vu qu'ils étaient malades). C'est le cas iranien.
2/ Quand un pays déclare 320 cas sans déclarer aucun décès, cela montre qu'il a sonné l'alarme très tôt. Les diagnostics ont été réalisés préventivement, il a déployé son dispositif AVANT les premiers décès et donc déclare des cas bien en amont. Il y aura des morts, sans doute, mais la différence entre "premier cas diagnostiqué/premier décès" indique une volonté de transparence. C'est le cas allemand : 400 cas, 0 mort. Statistiquement, c'est soit un super coup de bol, soit des diagnostics précoces.
Alors maintenant, là où j'abuse, c'est que j'attribue cela à une volonté politique.
3/ Pour le Vietnam : 16 cas en outbreak, puis quarantaine puis plus rien. On n'y croit pas. Il y a un blocus de l'information et là, pour le Vietnam, j'ai de vraies connaissances dans les milieux anti-gouvernementaux vietnamiens, qui sont parfois un peu parano-conspi, mais pas sur ce coup-là (sources recroisées, divers témoignages etc). Alors attention, ça ne veut pas dire qu'il y a 2000 malades. Juste qu'il y en a sûrement plus ...
4/ Le cas plus intriguant est celui des US, qui déclare tardivement, un peu comme l'Iran. Je pense que là, les facteurs sont plus socio-culturels que politique. Grosso modo, le système médical américain est tellement craignoss que les gens se rendent trop tard à leur hôpital, avec une grosse méfiance pour les infos officielles.
En effet, pour qu'il ait diagnostic, décompte des morts etc, il faut qu'il y ait des gens pour compter. Et mine de rien, ça demande toute une infrastructure et une population qui accepte le dispositif.
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