Les nations ne sont pas inutiles Birdish, c'est toi qui est dans le déni.
Elles s'étiolent à vitesse grand V sous le poids de la propagande qui vise à les détruire en tant que frein au goinfrage d'une minorité. Il y a effectivement individualisation de plus en plus extreme de la société, mais la tendance a vouloir se regrouper, puis aux groupes à s'agglomérer en des strates de plus en plus larges, un peu comme des pelures d'oignons, est le cheminement naturel qu'a connu l'être humain, il me semble que c'est les faits. Nous ne sommes pas des orangs-outangs, l'homme est un animal social à l'état naturel (ou plutot non avancé civisationnellement parlant, car déterminer quel est la part d'aliénation qu'a subi l'être humain depuis son apparition est difficile à déterminer).
En reformulant, il se trouve que TOUS les humains actuels ressentent le besoin de se regrouper aujourd'hui, on peut donc supposer que cela faisait partie de son package de départ (donc naturel), d'autant plus que l'on trouve ce besoin chez beaucoup d'autres espèces.
Je vais citer l'article 3 de la déclaration universelle des droits de l'Homme :
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Souveraineté = capacité du souverain dont le propre est justement de décider par lui-même sans que quelqu'un ne lui impose quoi que ce soit.
Nation = ce n'est pas une chose sale. Il ne faut pas confondre, ce que tu sembles faire, le principe de nation et les travers communs dans lesquels tombent souvent ceux qui cherchent à préserver la leur. Comme le dit MaDuDu, il s'agit d'un groupe humain, généralement assez vaste, dont les membres sont liés par des affinités tenant à un ensemble d'éléments communs ethniques, sociaux (langue, religion, etc.) et subjectifs (traditions historiques, culturelles, etc.) dont la cohérence repose sur une aspiration à former ou à maintenir une communauté.
Supprimer la nation reviendrait donc par définition à supprimer ce qui regroupe les individus d'une société. Tu prônes donc le retour absolu à l'individu seul, ce qui au demeurant n'est en fait pas naturel, puisque les ossements montrent que l'humain n'a jamais eu un comportement solitaire. A minima, il est descendu au stade de la cellule familiale unitaire mais pas en dessous.
La phrase dit donc : pour etre libre, vous devez pouvoir décider par vous même, et cela ne peut se faire que si l'autorité émane directement de vous par représentativité.
Si tu détruit la nation tu détruit la société et si les individus sont livrés à eux-mêmes, c'est donc les lois de la nature qui vont s'appliquer et non plus des lois non-naturels qu'il s'est crée petit à petit dans son histoire au fur et à mesure qu'il a crée des sociétés de plus en plus complexe regroupant de plus en plus d'invidus. Traduction : ce sera la loi du plus fort. On constate d'ailleurs que c'est de plus en plus le cas dans la société très contemporaine.
Que tu dises dans le monde actuel, qui a une logique de grand bloc, il vaut mieux que les petites nations s'agglomèrent pour exister et que donc typiquement, les pays européens devraient construire une Europe politique (cf article 3 : actuellement les dirigeants européens ne sont pas élus, leur autorité n'émane donc pas de la nation européenne, les peuples européens ne décident donc pas par eux-mêmes, ils ne sont donc actuellement pas libres) et que les anciens pays se transforment en régions d'un pays plus grand, ca c'est cohérent.
Mais là où tu te trompes, c'est que pour ce faire, il faut une nation européenne, pas nécessairement entièrement préexistante cependant. Ce n'est actuellement pas le cas, les peuples de l'UE ne se sentent pas suffisamment de points communs pour s'agglomérer en nation commune, mais si on regarde l'histoire, l'étape finale ou l'amalgame se crée a toujours nécessité d'imposer un état d'abord, sur des peuples a peu près similaires (ex : creations de l'Italie ou de l'Allemagne). J'aurais tendance à croire que ca pourrait fonctionner.
Mais ca présuppose que les dirigeants des petits pays acceptent une perte de pouvoirs et de prérogatives, et ça, c'est pas prêt d'arriver. L'autre point est que l'agglomération suppose un minimum de proximité entre les individus constituant la nation, donc en venir à la nation mondiale est nécessairement utopique d'une part et néfaste d'autre part. Utopique car on a pas encore inventé la téléportation et donc partager une proximité avec quelqu'un qui est situé à 3 jours de voyage de toi, même si on a des pigeons voyageurs ou des smartphones, ca va être compliqué, et néfaste puisque cela supprimerait la (bio)diversité humaine qui est l'une de ses grandes richesses.
On remarquera d'ailleurs que dans son histoire, l'agglomération des groupes d'êtres humains en groupes de groupes de taille de plus en plus importante peut être pas mal corrêlée avec les progrès technologiques en matière de voyage.
Aujourd'hui avec Internet on imagine avoir rompu la barrière matérielle de la proximité puisqu'on peut à tout instant discuter avec la terre entière... sauf que ce n'est qu'une illusion. Ce n'est pas avec les moyens de communications actuelles que les individus vont se créer suffisamment de chose en commun pour s'estimer suffisamment proche et adopter tous une culture commune, soudure de la nation.
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