Kiwifou
Life is a waiting game

Textes en tout genre
le 18/07/2011 1:49
Topic serieux sur le Oik. Si si. Je vais publier deux trois bricoles que j'ai écrit. S'il vous plait ne soyez pas trop dur, même si le trashtalk est une part importante de ce genre de site. Merci.

Je souhaite beaucoup de courage à ceux qui prendront la peine de tout lire. Petite explication tout d'abord. Il s'agit d'un micro texte (dont le but n'est qu'esthétique) suivi de ma vision de l'écriture (texte beaucoup plus conséquent qui s'appuie sur le micro texte de manière indirecte, c'est une analyse donc rien de divertissant vous etes prévenus), plus particulièrement ma vision de l'écriture d'un roman.










Dans un bus, frappé par l’ennui il écrit. Errant sans but, cherchant l’esthétisme, un scénario sans fond prend forme. Interrompu par le va et vient des passagers il peine à former ses idées. Les petites gouttes glissent, elles se rencontrent et en forment de plus grandes.

C’est la chute.

La boue s’accumule, les brindilles, les feuilles, le bois tout circule. Les semelles frappent, les mots se heurtent souvent sans se comprendre. Et lui que fait-il ? Il écrit toujours, il décrit encore. Echapper au déjà vu.

La pluie tombe, le bus est parti.

Les gens l’observent, son sourire intrigue. Troublé il n’arête pas de dire il. Mépris envers lui, envers son incompétence, envers les injustices du monde. Tout peut changer avec de la volonté il le sait. Rien ne change, il stagne. Il n’est pas triste. Simplement jaloux des grands artistes, jaloux de leur aisance, de leurs talents et pourtant il sait quel travail cela demande. Quelle concentration sans faille et quel moral en acier est nécessaire.




Ecrire a toujours été quelque chose de difficile pour moi. Je m’égare toujours, j’ai la nette tendance à ne pas finir les choses. Pour couronner le tout j’ai un mal fou a être satisfait, je relis, reprends encore et encore. Chaque mot, chaque expression, d’abord pleine de saveur, inventive me parait par la suite banale, laide, pas du tout dans la continuité de ce qui la précède. Cette cassure m’obsède et m’empêche d’avancer. Je finis par laisser tomber et je pars sur autre chose. Le temps passe et un jour je retombe sur mes mots. Et là la magie est à nouveau présente, le texte est beau, on ressent quelque chose. Derrière il y a autre chose que de la fumée. Je suis fier de moi, finalement j’ai du talent. Je reprends le travail où je l’avais arrêté. Je souffre, couper, reformuler c’est trancher des souvenirs, détruire une partie de moi mais ça en vaut la peine et mes travaux finis sont tous passés par là.

L’autre manière que j’ai d’arriver à quelque chose d’acceptable et d’écrire sans me relire. C’est ce qui me demande le plus d’énergie. Ne pas me relire c’est traverser une foule avec tous les regards tournés vers moi, je vacille, je suis persuadé que quelque chose cloche, et souvent à juste titre. Je répète des expressions, des termes, je me trompe de temps, je passe du je au il. La ponctuation en fait les frais, je peine a mettre l’accent sur l’important. Enfin je ne peux vérifier le coté rythmique du texte. Ce coté rythmique est primordial et souvent il est négligé. C’est quelque chose que perçoit le lecteur sans s’en rendre forcément compte. C’est ce qui fait que ça sonne bien, que ça n’est pas lourd. Il est difficile de poser des mots sur ce ressenti.

Quand on lit un livre, un texte quelconque, c’est la rythmique qui va faire qu’on accroche. La forme des phrases, le nombre de mots, l’excès maitrisé, l’abus volontaire. Ce n’est pas très sain car souvent cette brume ne cache rien. Le livre est vide, sans originalité. L’œuvre est morte. C’est cette rythmique toujours qui explique pourquoi parfois un auteur saura d’avance que son œuvre est de qualité et aura du succès. Parce qu’elle hurle une mélodie entrainante et ça l’écrivain l’a perçu.

Reste que parfois la mélodie est là mais son heure n’est pas encore venue. En avance ou en retard sur son temps elle ne plaît pas. Elle n’a pas d’échos. Pas encore de réponses. Plus d’adeptes.

On en arrive aux différents archétypes de gratte-papier.

Il y a d’abord les déchus. Ils ne créent rien, ils ne reprennent rien non plus. Leurs mots n’en sont pas, leurs phrases sont grises. Plus simplement il n’y a ni forme, ni fond, l’auteur n’a pas saisi l’harmonie qu’exige un ouvrage. C’est de la lourdeur, de la brutalité. On pourrait au moins saluer l’inventivité du propos mais cette catégorie d’écrivains n’en a pas.

Viennent ensuite les chimères, cette classe a parfaitement saisi la dimension musicale des mots. Ses représentants en abusent et attirent dans leurs toiles les lecteurs naïfs. Ils clament haut et fort des histoires alléchantes qui ne sont qu’illusions. C’est un emballage splendide qui ne contient rien. Le plaisir de les lire est éphémère, la sensation de faim perdure, s’accentue jusqu’à devenir insupportable. Ils sont cruels sans même en avoir conscience.

Devant eux se dressent les Déterrés. Ces artistes présentent parfois quelque chose de brillant, un scénario ingénieux, une expression élégante. Mais qu’ils aient quelque chose à raconter ou pas, ils sont en avance sur leur temps. On peine a saisir la beauté du propos, on la laisse lentement s’échapper. Les mois puis les années se succèdent jusqu’au jour où, sentant son heure venir, le texte frétille, claque, gicle son intelligence. Il attire à nouveau l’attention, il choque, passionne. L’humanité réalise trop tard qu’elle a laissé partir un géant.

Les sourds forment la majeure partie de nos grands auteurs. Ils sont comme beaucoup de scientifiques, incroyablement talentueux mais incapable de transmettre leur savoir. L’art de l’expression est pour eux un monde inconnu et quand ils mettent leurs pensées par écrit c’est sous forme brut, insensible. Le lecteur rechigne à les lire, il reste longtemps hermétique. Ce sont les livres dits « à lire » mais que personne n’aime vraiment.

Enfin dominant la foule règnent les Hors-du-temps. Ces génies du papier créent des œuvres changeantes, qui pétillent par leur fraicheur, leur profondeur. Ils sont à craindre au sens littéral du terme. Lisez-les avec la plus grande précaution, car une fois l’histoire entamé vous ne pourrez plus faire marche arrière. Ces intemporels ont bouleversés le monde et les croyances, ils ont toujours eu un impact sur leur époque.

Comment cerner les difficultés de l’écriture ? Comment expliquer ce sentiment de frustration constant qui prend peu a peu le contrôle lorsque l’on écrit ? C’est en partie du à la nécessité de toujours avoir un but. On se perd souvent, on oublie ses idées. Avec toujours cette contrainte de surprendre, de relancer l’intérêt. Quand vous lisez, vous êtes en quête. De quoi, vous n’en savez rien mais vous avez l’intention de le découvrir. Il y a toujours un moteur. Un personnage attachant, une sensation de déjà vu, un rêve inavoué, toutes les raisons sont bonnes. Et toutes sont différentes. C’est ce qui forme la richesse des interprétations, c’est ce qui donne la force puis l’envie de continuer. Mais c’est également ce qui vous fera abandonner. Brutalement par une mort de héros inacceptable ou de manière plus douce et amère par la direction que prendra l’histoire. En de rares cas la magie continuera d’opérer jusqu’au dénouement.

Toutes ces contraintes sont les barrières de l’auteur. Son texte lui représente son parcours, sa manière d’éviter les obstacles, d’assimiler ses faiblesses pour en faire une force. En écrivant il se dévoile, il transmet une part tellement intime de lui qu’il a toutes les raisons d’être effrayé. Il craint constamment que les yeux du lecteur perdent leur éclat, que cette envie qui les pousse à le lire ne disparaisse. A travers l’œuvre, c’est lui qu’ils regardent et quand ils jugent, c’est lui qu’ils jugent. Une simple critique quand elle est adressée à un homme susceptible, doit être manipulée avec soin, son but n’est pas de blesser mais d’aider à mieux faire. Il en est de même pour une critique littéraire, sauf que l’homme de lettre ne peut pas mentir en écrivant. Certains traits de sa personne ressortiront quoi qu’il arrive. C’est pour cette raison qu’elle ne doit pas être trop agressive, elle pourrait causer de graves dommages chez son destinataire.

La mise en page d’un texte a elle aussi une certaine importance. Elle appuie le propos. Ses espaces, sa ponctuation légère ou appuyée donne le ton. Aller à la ligne c’est créer un silence et c’est une décision qui implique pas mal de choses. Les peintres et les sculpteurs ont aussi leurs propres formes de mise en page, elle se traduira par un éclairage particulier, une disposition précise. Tout ce travail invisible est épuisant et demande beaucoup de forces. Penser que le métier d’écrivain est reposant car il suffit d’écrire c’est se méprendre.

Les épreuves que l’on traverse participe à la création d’une œuvre. Lorsque je vis quelque chose d’intense, de douloureux, j’ai besoin d’en parler, de transmettre ces sentiments afin de trouver l’apaisement. Nous sommes nombreux à fonctionner comme cela et la parole, l’écriture, la musique sont des moyens courants pour évacuer ce surplus d’émotions. C’est également quelque chose que les artistes utilisent souvent. Se placer dans un environnement difficile, s’imposer des contraintes, entretenir un sentiment de tristesse. Grace à ces manœuvres on crée quelque chose a l’opposée, une forme fluide. Un texte agréable. L’artiste ne se prend pas pour un martyr. Il a étudié ce qui l’entoure, a choisi un mode de vie. Il sait que cela contribue à la création.

Lorsque il s’exprime, il ne le fait pas de la même manière en parlant qu’en écrivant. Cette simple constatation a des répercutions essentielles pour le romancier. Une phrase simple, équilibrée peut-être un délice visuel mais un cauchemar pour l’oreille. Et vice versa. C’est ce qui fait qu’un bon orateur n’est pas nécessairement un écrivain de talent. Cela apporte une distinction entre les lecteurs. Les auditifs apprécieront un énoncé qui sonne bien et seront souvent plus sensible à la musique du texte tandis que les visuels persévèrent dans la lecture des sourds mais restent parfois impénétrables aux chimères.

C’est en tenant compte de tout ce qui précède qu’on peut se lancer dans l’écriture d’une histoire. Seulement l’écriture n’est que la partie visible de l’iceberg. Il faut d’abord trouver une idée astucieuse dont on pourra faire quelque chose. Cette base servira de point de départ et de fin. C’est une étape décisive. A partir du moment où nous partons d’un point pour aller à un autre, tout est plus facile. Qu’est-ce qui fait la facilité d’écrire une histoire vécue d’après vous ? On invente rien ou très peu. On n’avance jamais dans le noir.

Cette idée il faut la définir, lui donner de la profondeur, en déterminer les limites. La confronter à d’autres, s’assurer qu’elle recèle quelque chose de nouveau ou qu’on en fera une approche inattendue. Le déjà vu guette constamment.

Vient ensuite le cadre. Elle n’aura pas les mêmes répercussions à telle ou telle époque et entrainera un changement sur tout ce qui l’entoure. Pour être optimisée on devra créer certaines situations, amener le lecteur à un certain état d’esprit. Provoquer l’émotion, imaginer le rire à partir de rien, inventer l’étonnement. Cette connexion entre le lecteur et nous est essentielle. Une fois qu’il aura de l’attachement, on pourra s’aventurer plus loin, prendre davantage de risques. Seulement le lecteur reste parfois aveugle aux cordes qu’on lui lance et c’est ce qui fait toute l’importance des personnages secondaires, des descriptions, des métiers, des lieux, de la manière d’écrire, de l’originalité. Tout cela va contribuer à séduire un public le plus large possible.

Une fois le cadre établi, on se doit de penser à l’intrigue. Surprendre le lecteur ne se fait pas par magie, on doit planifier, ériger plusieurs niveaux à notre histoire. Dévoiler les choses petit à petit. Ce petit truc qui vous fait lire jusqu’à l’aurore, qui vous tient en haleine jusqu’au bout, il ne jaillit pas du néant. Choquer, casser une routine qui s’installe, donner un aperçu de ce qui pourrait être toutes les démarches sont excellentes. Laisser venir un sentiment de sécurité pour mieux l’anéantir.

Ce travail de préparation rassure. On cesse de s’interroger constamment, la tentation de faire marche arrière, de tout reprendre est atténuée. Etudier son œuvre sous tout les angles, poser à plat chaque péripétie, cela apporte concordance et sérieux. La sensation d’aller nulle part disparait. Cette mentalité aide le romancier à passer le cap pour finalement entamer l’écriture.

Les idées claires, toute notre attention pourra se porter sur les mots. Travailler l’équilibre, dessiner une phrase, construire une secousse, rattrape ce sentiment qui s’échappe. Agripper couleurs, farces et ratures, entremêler confusion et méthode. Ecailler images et mauvaises tournures. Alors surgiront du chaos cohérence et beauté.

Manque de confiance, haine et déception deviennent nos lots quotidiens avec une pointe de joie lorsqu’on conçoit quelque chose de vraiment nouveau. L’apogée de notre peine viendra au moment de la relecture. Comment apprécier ses propres mots ? Comment ne pas vouloir cracher sur ce déjà vu, comment accepter ce goût fade qui nous décime ?

La délivrance clos le livre. Le calme, la douceur reviennent avec force, en une vague qui submerge tout, qui nous berce. Comme un fumeur en manque, nos sens sont décuplés. On se sent bien.




Merci d'avoir lu, je suis curieux de lire vos réactions.
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SexyPanda
Mlle Pandy <3
O_O
le 05/10/2011 21:39
Citation :
450 euros

Hein ?!! je t'ai soutenu, on partage ?
Kiwifou
Life is a waiting game

le 06/10/2011 0:15
Ca gère hein ? :)
Je suis refait. Je fais péter le champagne chez moi à Grenoble jeudi 13. Si tu veux passer ya pas de soucis.
SexyPanda
Mlle Pandy <3
j'avoue ca gère !
le 06/10/2011 0:34
c'est sympa mais j'suis plutot sur la région parisienne en fait,
mais rien ne t'empêche de m'envoyer une bouteille =P

Respect sinon !!
Kiwifou
Life is a waiting game

le 06/10/2011 0:37
:)
Je trinquerai en ton honneur je peux pas faire mieux ^^.
Kiwifou
Life is a waiting game

le 15/10/2011 21:59
Je passe à la télé :)
SexyPanda
Mlle Pandy <3
bon
le 22/10/2011 19:38
j'répond a ton topic sinon tu parles tout seul :-/

Wouhouuu bravo !!!
Kiwifou
Life is a waiting game

le 23/12/2011 16:18
Je continue mon topic de la vanité. Premier prix automne \o/
450 euros de nouveau !

Légende
le 23/12/2011 16:20
félicitations =)
Tu prends tes cliques, tu niques ta mère

le 23/12/2011 16:34
Citation :
450 euros de nouveau !

Arrête le Peasant.
Kiwifou
Life is a waiting game

le 23/12/2011 16:39
Hihi :)
Les premiers 450 euros sont allés dans un lit double. Là je sais pas trop mais le legaçy ne me tente pas simplement parce que la communauté est loin de la courtoisie de celle du peasant :D
Tu prends tes cliques, tu niques ta mère

le 23/12/2011 16:42
Je ne suis pas courtois ?
Kiwifou
Life is a waiting game

le 23/12/2011 18:43
Si. je parle pas de toi.
NeoBahamut
Hop
le 02/03/2012 20:48
Un peu d'activité sur ce forum malheureusement laissé à l'abandon.

J'ai lu tes deux textes kiwi :
Celui qui sert d'accueil pour ce forum est en effet vraiment étrange : On commence sur un bus qui a tendance qui disparaît sans raison (ou alors c'est que j'ai raté une ligne, c'est possible, je déteste lire sur ordinateur, mais puisque j'aime lire je me force). Donc je reprendrai l'idée de je ne sais plus qui (pardon pour l'auteur, pas envie de prendre des notes), ton introduction est étrange : elle ne donne pas envie !
Pour le reste, je pense qu'en effet (et là aussi je reprend ce qui a été dit plus tôt) ça parle plus aux écrivains débutants, même si l'idée me paraît bonne à moi qui ne le suis pas.
L'utilisation trop systématique du "je" me choque un peu, je l'avoue. Je suis resté bloqué dessus pendant un moment. Et puis... puisqu'il manque un début, j'ai du mal à comprendre la fin... Donc je reste dessus (comprendre sur ma faim).
Je pense qu'il y a sans doute autre chose à voir que ces généralités, à l'intérieur du texte, il faudra donc que je relise ça, un jour, en mettant de coté ces premières réflexions.

Le second texte ("Henry"). Et par contre je trouve vraiment bien foutu. Tu plonges plus vite (parce que le texte est plus cours ?) dans une ambiance, c'est difficile de le lâcher, on se sent tout de suite emporté et il y a une vraie fin !
Autant j'ai trouvé le premier texte un peu long autant le second est trop cours !
Le rythme que tu imposes par la ponction est à mon avis la grande qualité de ce texte, il donne une précipitation, une notion de fuite en avant, un zeste de point de non-retour qui se marie tout à fait avec la finalité du texte (je ne spoil pas).

J'ai lu également le texte de Bordmoi (navré si erreur dans le pseudo). Là aussi j'ai beaucoup aimé, mais c'est aussi parce que j'aime ce type de texte (je suis partial, je le sais, je l'assume.).
La seule pierre d'achoppement est, à mon sens, l'éloignement trop rapide du narrateur. Je ne sais pas trop comment l'expliquer... Un sentiment d'abandon du lecteur face à l'histoire. Mais c'est peut-être fait pour, vu le sujet. D'un autre coté l'illustration que tu fais de cette histoire se rapproche d'une naissance de l'Homme mythique (pour ne pas dire religieuse !). Alors ou est Dieu ? À moins que le propos soit l'idée d'un abandon de l'Homme par le divin...
Bref je ne sais trop sur quel pied danser...

Et enfin pour frolll :
NON, je n'ai pas lu tes textes. Navré, je n'ai pas le temps. Cependant, puisque je suis un de tes adeptes les plus convaincus, je le ferai bientôt et je donnerai mon avis sur la question (qui sera forcément excellent ;)).

Bravo à celui qui a tout lu et tant pis pour les autres.
NeoBahamut
Frolll
le 03/03/2012 11:37
Tant pis pour le flood, de toutes façons ça fera de l'activité sur le forum... Et puis si j'attend que s'immisce un message juste pour pondre l'œuvre de ma plume, je risque d'attendre longtemps.
Allons-y donc et de bon cœur.

- Magic 2057 :
J'adore l'atmosphère très sombre que tu développes dans ce récit (et dans sa suite, je fais un combo).
L'adaptation de Fahrenheit 451 à l'univers de Magic ! Il fallait y penser. C'est tout simplement extra. Et pourtant faire de la réadaptation c'est toujours difficile. C'est peut-être un peu dommage que tu laisses totalement tombé le coté psychologique de la question (l'utilité du livre) pour ne parler que de l'opposition violente des deux combattants (un combat de Magic revisité et d'un autre coté une description qui nous touche : on y tient à nos petites créatures !).
Dans le même style, pour un troisième épisode (qui sait ?), il y a "Les combustibles" d'A. Nothomb !

- A tous et à personne :
Récit beaucoup plus difficile. L'introduction est ... je ne sais pas... pas mal ficelée, mais il manque l'événement, le point de départ, la question qui structure le récit. J'ai été moins embarqué par ce récit que par le précédent.
Résultat on a du mal à percevoir l'objectif (y en a-t-il un d'ailleurs ?) du récit. En général un récit c'est un fil rouge et autour une construction... Et là on voit tout de suite la construction, le récit... mais le fil rouge ?
Tu me laisses sur ma faim avec ce récit.

- Renaissance :
J'ai beaucoup aimé. Voir même adoré. Peut-être le meilleur de tes textes.
Les coupures en I. II. III. etc, y contribue beaucoup. Ces coupures changent radicalement ton style, te forcent à un effort supplémentaire. On sent tout de suite le travail de construction énorme qu'il y a derrière. En évitant la facilité (même s'il n'est pas facile d'écrire), tu t'ouvres beaucoup plus, tu réfléchis plus, tu développes plus...
Un travail titanesque. Un récit sublime. Que dire de plus ?
Si, le style ultra coupé en I. II. III. etc. rappelle, dans une moindre mesure les livres religieux (verset 1 ...). Alors soit je suis le seul à le penser et ma remarque s'arrête là, soit d'autres le pense et dans ce cas-là l'introduction du divin, même sans être un personnage, aurait été à mon avis un clin d'œil appréciable.

Le cycle de Trévanne II.
Comme pour Renaissance tu fais un énorme efforts pour les dialogues. Tu les entrecoupent de textes un peu plus longs et la magie opère.
Même si je n'ai pas tout compris à l'histoire, je ne peux qu'applaudir l'idée. C'est presque dommage de finir avec ces longs paragraphes à la fin, qui sont plus ton style habituel, mais qui rendent bancal les efforts que tu as fait sur le début du texte. C'est dommage.
C'est, je crois, le point faible du texte : son organisation. Tu fais un travail de dingue sur le dialogue, tu changes totalement ta façon de faire, tu crées un truc nouveau.... et tu le mets au début du texte pour passer à autre chose à la fin.
La littérature c'est comme la cuisine : le meilleur c'est à la fin, pour faire rêver et partir sur un bon sentiment !
En dehors de ça, j'adore !

- Lighting Angel :
Bon... Je vais être honnête, est-ce la fatigue, est-ce le texte ? Mais encore une fois je n'ai pas vu l'objectif final du récit.
On reconnaît ton style, on reconnaît ton genre, on sent que c'est toi... Il y a toute une construction autour...
Mais voilà, si le récit est sympa, à la fin, on n'a pas beaucoup avancé...


Pour finir : juste un mot sur l'ensemble, tu me rappelles les peintres pour natures mortes.
Tu as un art de la description dans le détail tout à fait stupéfiant, comme pour les natures mortes, tu sembles privilégier les morts aux vivants (tes héros sont souvent des hommes torturés, dans le besoin et en souffrance).
Le coté sombre de tes récits est assez stupéfiant...
J'aimais beaucoup tes phrases verbales dans tes premiers textes (moins présentes dans Lighning ou Trévane II), ces phrases composé d'un verbe uniquement. Ca rendait vivant le personnage. Comme si l'instantané de l'action se retrouvait dans la phrase.
Par exemple si je dis :
Soupirs.
C'est cours, ça traduit assez bien le temps du soupirs.
Si je dis :
À cet instant précis, pris de remords pour son geste, il soupira...
L'action courte se désolidarise de la longueur de la phrase.
Tout ça pour dire que j'aimai bien cette idée d'écourter la phrase.

Bisou Frolll
Kiwifou
Life is a waiting game

News
le 05/03/2012 23:21
Vu que tu te penches sur ce que j'écris, je te mets les liens de ma nouvelle de cet automne qui a gagné un prix littéraire (c'est le texte d'Henri tu l'as lu), celle de cet hiver première également et celle plus longue de ce printemps qui est finale avec 800 euros en jeu.

- Premier prix Automne
- Premier prix hiver
- Finaliste, prix en cours

Tu peux voter pour le dernier si ça te plait mais te sent pas obligé je suis pas là pour faire de la pub. J'en avais fait pour le premier texte parce que je flippais (forcément c'était le premier texte que je "publiais"). Si tu aimes dans l'ensemble j'ai les 25 premières pages de mon roman que j'envoie par MP à qui veut.
NeoBahamut
Kiwifou
le 06/03/2012 18:29
Tu as bien fais de me faire lire ces récits. J'avais beaucoup apprécié le suspens du premier et par conséquent les deux autres m'ont plus. Bientôt un polar ?
Pour être honnête j'ai beaucoup plus apprécié le troisième, plus long, plus consistant, une atmosphère très bien dessinée et surtout un mystère qui reste entier et qui nous laisse dans un drôle de malaise à la fois atroce et agréable.
Le second, le style est là, on reconnaît ta griffe. C'est déjà beaucoup plus proche du premier récit ("Henry") que ne l'ai le dernier. Là aussi j'ai aimé l'atmosphère, par contre la fin... Disons que je suis parti sur le postulat d'une réponse plus philosophique, de quelque chose qui ouvre plus sur la réflexion comme le "Henry" et ton dernier récit. Alors forcément, peut-être une fin un peu trop simpliste... D'un autre coté, ça surprend, puisqu'on ne s'attend pas à ça de toi. Je dirai que finalement au départ on se dit :
- "Hein ? Il se fout de moi là ? C'est quoi son délire ?
Pour finalement en conclure ce que je viens de dire : que ça surprend de toi, que ça change, ça évite une trop grande linéarité.

Pour le vote c'est impossible : facebook et moi ne nous fréquentons pas. Mais tu as mon soutien moral (ça peut aider, je crois ;)).

Pour le roman : j'achète ! :D.
Kiwifou
Life is a waiting game

le 08/03/2012 10:41
Envoie ton mail par mp :)
ohrgg
Amiens, France

le 10/03/2012 23:17
Mais il est cool ce topic en fait. Kiwifou, soit béni sur 70 générations pour m'avoir fait découvrir short-édition. J'ai sur-kiffé le "tambour d'écume" (d'autant que je le lis le jour aniversaire du tsunami Japonais). J'ai toujours cru qu'écrire des trucs courts était une activité de branleur (je la pratique avec assiduité depuis 15 ans). C'est sympa d'avoir un point de vue différent sur la chose.
Tu prends tes cliques, tu niques ta mère

le 13/03/2012 19:20
Par ailleurs, j'ai lu le début de ton roman Kiwi.
Skwibi
Voodoo Child

Légende
le 21/03/2012 13:52
Dans le fluide de la réalité,
L'acide et la musique-
Le mystique et l'halluciné,
Attention- psychédélique!
Baisent, là, sous vos nez.

Illusion vraie de la vérité illusoire,
La musique rit et danse par trois pieds
Pendant que la vérité, cte passoire,
Que le monde convoite mais personne ne créé,
Se marre: encore à boire?! Allez!

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clap clap merci
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