Citation :
Tu utilise de nombreuses figures de style sans t'en rendre compte. Voici un exemple très parlant:
Bien sûr, mais par rapport à l'exemple que tu cites, il s'agit d'un moment très spécial qui le nécessite :)
C'est le moment que j'ai préféré écrire d'ailleurs.
Citation :
Voici le seul lien logique que j'ai réussis à déduire: Le héros connait l'avenir: il se tranche la gorge. Pour lui, la vision de l'avenir est trop insoutenable: mieux vaut se trancher la gorge plutôt qu'affronter son destin.
Une autre interprétation serait, à mon sens, trop complexe pour être logique. Si ton récit amène vers autre chose, je crois que c'est en effet trop ambigu.
Bien, c'est décidément beaucoup trop flou et ambigu.
Alors, voici, dans mon esprit, l'interprétation de l'histoire que j'ai voulu rendre à l'aide de petits éléments disséminés au fil de la lecture (interprétation exhaustive dans les grandes lignes mais qui l'est moins dans les détails) :
Dans la famille Rosenbaum, le rasoir se transmet de génération en génération depuis "la nuit des temps". Et cela ce fait selon un procédé/une procédure quasiment immuable : destruction du lien avec l'ancien détenteur et création du nouveau lien avec le nouveau détenteur (d'où les mots "détenteur" et "lien" en italique pour souligner que le processus est immuable).
Le rasoir offre de grands pouvoirs au détenteur avec lequel il est lié :
Citation :
connaissances et réminiscences venant parfois du fond des âges, préscience et pressentiments clairvoyants de l'avenir, entendement surdéveloppé et intelligence démesurée, lucidité et empathie exceptionnelle... Les arcanes du monde passé, présent et futur se révélaient au détenteur, dans leur réalité la plus absolue.
Avec ces pouvoirs, les détenteurs successifs de la famille ont fondés une "dynastie" en faisant "le bien", en gros et pour simplifier :
Citation :
Des destinées mémorables pour chacun des mâles Rosenbaum choisis par le rasoir... Tous de très grands hommes ; honorés par leurs pairs en raison de leur abnégation pour les immenses œuvres qu'ils avaient accomplies au nom de l'Humanité. À tel point que lorsque l'on évoquait sa famille, on parlait toujours avec respect de la « Dynastie Rosenbaum ».
C'est, en fait, le sens important de cette phrase.
Voila en théorie et en principe comment cela fonctionne "normalement" dans la famille :)
Mais, avec Melkior, c'est différent.
Comment et pourquoi ? Je donne plusieurs éléments :
Citation :
- Malgré la douleur, le jeune homme refusait de relâcher son étreinte...
- Melkior en était très fier ; mais une impatience sourde et lancinante avait grandi aux cotés de cette fierté. Il savait qu'en tant qu'aîné par rapport à ses deux frères, c'était à lui que revenait le privilège du lien, c'était à lui que revenait le titre de nouveau détenteur, et c'était à lui que revenait la tâche de poursuivre l'œuvre de ces illustres ancêtres, en inscrivant son nom dans l'Histoire des Hommes !
- Son [à propos de son père] existence était redevenue normale, médiocre... Mais c'était le lot de tous les anciens détenteurs. Aussi, Melkior ne s'était pas apitoyé, trop occupé à se saisir de l'artefact d'une main frémissante.
- « S'il te choisit... » [essentiel !] avait-il ajouté tout bas, alors que ses mots mouraient dans un soupir.
- Le jeune homme, contrarié, avait déposé l'objet dans la salle de bain avant d'aller se coucher. L'impatience qui le dévorait depuis avait rendu l'attente jusqu'au lendemain interminable...
- voila pourquoi il goûtait à ce point l'état de transe extatique dans lequel il se trouvait plongé. La chaleur grandissait depuis tout à l'heure, se propageant dans tout son corps à partir de la main gauche. C'était prodigieux : elle amenait avec elle une impression de pouvoir exquise.
- Melkior ressentit un froid terrible, un manque indescriptible ; il désira de tout son être la chaleur. De toutes ses forces il l'appela. Et elle revint, doucement, puis vivement ; alors que son âme s'y agrippait fermement.
[la chaleur s'en va et donc en même temps la sensation de pouvoir, qui lui manque, il l'a veut absolument ! Il veut la sensation de pouvoir exquise].
- Il eut soudain une envie irrépressible de se raser. Oui ! Se raser, afin d'offrir quelques parties de son Être à l'artefact ; comme une offrande cérémonieuse.
[rapport spécial, plutôt étrange, voire "anormal" avec le rasoir]
- Pendant que ces images infernales défilaient, Melkior se rasait.
Posément. Lentement. [il n'a que faire des images. En fait, ces images sont des sortes d'images métaphorisées du futur, envoyées par le rasoir. Elles représentent l'avenir si Melkior usait de ses pouvoirs : il ferait le mal avec. Ces images sont aussi une sorte d'avertissement à Melkior, pour qu'il renonce, d'ou le fait qu'elle soit si cauchemardesque, pour lui faire peur. Autre interprétation qui n'exclue pas non plus la précédantes, ces images peuvent-être le fruit d'une sorte d'interférence en Melkior et le rasoir, résultant du fonctionnement et de la transmission anormale entre les deux]
- Le reflet de Melkior dans la glace lui-même se mêlait à ces visions insupportables. Il avait l'impression d'en faire partie, d'être présent ; il sentait la terre brulée et les cendres sous ses pieds... [Melkior est dans la vision, au centre de ce monde futur et cauchemardesque => il en est le responsable, l'auteur]
- L'artefact devint brulant dans sa paume. Pourtant, il ignora la douleur ne voulant surtout pas rompre le lien. Non, il ne renoncerait à cette sensation, pour rien au monde... [c'est évident, il ne veut pas renoncer au lien, à ses pouvoirs ; malgré la douleur : malgré tout ce que fait le rasoir pour l'en dissuader, pour lui faire rompre le lien]
- Le rasoir coupa la peau de sa joue ; une fois, puis une autre. Cela se répéta à plusieurs endroits et sur l'autre joue. Partout des entailles, le sang coulait abondamment. Mais il s'en moquait, et ne sentait de toute façon plus rien [j'en remet une couche : c'est le rasoir qui coupe Melkior, pour que celui-ci lâche le rasoir, renonce au lien etc.]
- Melkior Rosenbaum ne résista pas lorsque le rasoir glissa progressivement vers son cou. La lame trancha profondément la chair tendre de sa gorge... [c'est le rasoir qui glisse de lui-même pour trancher le cou de Melkior. C'est la dernière solution qu'a le rasoir pour empêcher Melkior d'accéder à ses pouvoirs et de faire le mal avec. C'est le seul moyen pour que le futur dévasté ne se produise pas].
Le "s'il te choisit" du père montre bien qu'il peut arriver - comme c'est le cas ici - que le rasoir refuse son détenteur attitré (parce qu'il est mauvais par ex). On peut supposer que dans le cas ou ce détenteur renonce de lui même au rasoir, tout va bien. Mais quand ce n'est pas le cas, que le détenteur est mauvais et qu'il désire plus que tout le pouvoir, le rasoir n'a d'autre choix que de le supprimer.
D'où le fait que je précise que Melkior est l'aîné de deux frères. Il y a donc encore d'autres détenteurs potentiels (on peut supposer que dans la famille ils font exprès d'avoir plusieurs fils, au cas ou il y'en aurait de "mauvais" dans le lot").
Voila, le fond est tout con en résumé : dichotomie bien/mal basique en gros. Comme le gosse allait utiliser ses pouvoirs à de mauvaises fins (alors que tous ses prédécesseurs faisait le "bien"), et qu'il ne veut pas renoncer, le rasoir s'en débarrasse.
Et hop, une morale toute gentille :s
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Donc voila, c'est trop flou apparemment, ou trop subtil ; pourtant je pensais qu'il y avait suffisamment d'éléments (au moins pour comprendre le plus important, pas forcément les détails). Alors cela nécessite peut-être de relire plusieurs fois le texte, mais il est court.
Citation :
Je suis désolé, je n'ai pas analysé ton texte (je n'ai pas tout le temps que je souhaiterais et c'est un travail très long). Par contre, si tu des questions précises au niveau de la forme (car je pense que le fond n'est pas un problème pour toi), demande moi!
Pas de problème !
Si tu as d'autres remarques aussi judicieuses et intéressantes que les précédentes, n'hésite pas ;)