Bonjours!
Attention, cette dichotomie est une vision spéciale de la littérature. Dans tout les cas, l'écriture romanesque ne confond pas le signifiant avec signifié, ou alors tu écrit une liste de course. L'intérêt repose l'immense majorité du temps sur le 2cd degré caché derrière les apparences. La littérature appel les sentiments du lecteur, et peu souvent sa raison. Dans le cas présent, tu cherche à jouer sur la corde sensible propre aux humains. Le simple fait que tu ai rédigé cette nouvelle à la première personne montre que tu souhaite transmettre facilement les réaction de ton anti-héros. Une ambiance se dégage, et comme l'homme n'est pas un ordinateur, il s'approprie ce langage particulier.
Voici un extrait pour que tu réalise mieux:
"Après le bruit et la lumière, c'est l'odeur qui assaille nos narines. Un mélange de chair rance, brûlée, de sang séché, de tripailles fraiches, d'humidité et d'huile aussi un peu."
Il est évident que le but recherché n'est pas uniquement la communication des odeurs qui composent la scène. Je pense que de ce passage ressort une ambiance glauque, une impression de mort et de putréfaction. Le lecteur se met dans la peau du personnage et ressent les sentiments qu'expriment l'auteur. L'accumulation de termes qui se rapportent à un contexte précis produit un effet. C'est cet effet que recherche celui qui écrit pour captiver et transporter là où il le désir.
Le fait d'exposer les faits de façon exacte est déjà un travail de style. Banaliser une scène atroce est un effet que tu utilise de nombreuses fois:
"Les corps sont légèrement cramés sur leur surface, pour pas qu'on soit emmerdé avec les poils etc. Avec tout ça, ils subissent également un petit traitement aseptique, avant d'être placés dans les immenses chambres froides de la zone de dépôt. Ensuite, ils sont accrochés par les poignets sur le rail métallique situé à plus de deux mètres de hauteur qui passe devant moi ; on se sert quasiment des mêmes liens "incassables" que ceux utilisés pour l'envoi de colis longue distance."
Dans cet exemple, tu utilise un ton anodin. Aucune figure de style ne vient émailler ton récit. Et pourtant, tu arrive à choquer: c'est dérangeant! Le fait que le personnage ai banalisé le système de "production" touche le lecteur. "C'est horrible d'en arriver là, de ne pas éprouver de sentiment face à ces atrocité".
Voici un second exemple:
"Bordel, sale époque ! Sans déconner... Je me suis bien planté dans "l'agence des naissances de l'au-delà", au moment de choisir quand et où j'allais naître. A moins que... ouais, ça doit être ça, j'ai dû oublier de graisser la patte du bon dieu !"
Cet extrait est, a mon sens, moins intéressant. Ici, le personnage dit explicitement qu'il rejette cette société. Si tu avais laissé le lecteur se faire une opinion lui même, elle aurais été plus prenante. Suggérer une idée permet de la mettre en valeur, car ses bornes ne sont pas définies. C'est l'imagination qui défini les limites de la monstruosité, dans ce cas, et cela produit un sentiment de malaise profond. L'imagination n'a de limites que celles qu'on lui donne. "Bordel, sale époque !" range et dédramatise indirectement la scène. C'est une "sale" époque, simplement.
Bon courage pour la suite!
A bientôt!
A.S.
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