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Abyssus abyssum invocat
le 01/10/2008 0:39
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Yukizora
le 12/10/2008 15:31
Le seul détail que je changerais, c'est la brutalité de la chute, on annonce déja un peu trop la couleur quand il croit reconnaître son fils.
Faut tuer le lecteur d'un arrêt cardiaque, sinon c'est pas une bonne chute, héhé!
Très bon texte, ça me fait penser a dragon déchu, tu devrais le lire, tiens =)
Elite
Dragon déchu ?
le 12/10/2008 17:53
C'est le titre d'un livre ?
Fuck shit up

le 13/10/2008 14:17
ça va en fait jme suis pas fait violence pour arriver jusqu'au bout. Ca se lit quoi.

Par contre, un cruel manque de finesse à la fin pendant la découverte de la tache (et le contremaitre qui va récuperer ses échantillons), un peu déçu.

Overall pas mal mais pas de quoi se relever la nuit non plus ;)
Elite
mmmmh
le 13/10/2008 20:24
Et comment puis-je apporter de la finesse ? En suggérant plus ? En pratiquant le "show, don't tell" ?
Presque-rien, Je ne sais quoi

Légende
le 13/10/2008 20:31
ça manquait de violence réelle en fait
genre Ichi the killer, ou bref, tu vois le genre : une caméra, un plan fixe, pas de musique, et une douzaine de personnes torturées longuement au sabre par un mec au visage profondément impassible - pas une parole hormis les cris, pas un cillement de Ichi; c'est bien le plus inhumain, le plus agréable aussi =) c'est purement intenable, mais pourtant tu regardes quand même- juste pour voir - et t'en viens à te degouter toi-même de regarder le truc

le goresque c'est du série Z pour trisomique... le raffinement du dépouillé qui fiche les boules à vraiment tout le monde, c'est priceless - et mauvais emploi de l'abime appelle l'abime, imho :p
Elite
frolll
le 14/10/2008 12:50
Le seul truc que je suis sûr d'avoir compris dans ton post c'est ça :

Citation :
et mauvais emploi de l'abime appelle l'abime, imho


Je ne suis pas d'accord, obv. Je ne vois pas en quoi c'est un "mauvais emploi".
Presque-rien, Je ne sais quoi

Légende
le 16/10/2008 19:11
emploi "douteux" au sens où l'abîme de l'expression est à mon sens une "faille" plus qu'un nénant - une fissure, une anfractuosité dans le tissu même de sa propre constitution - donc un concept réflexif, voire auto-réflexif

mais osef gars :)
Elite
frolll
le 16/10/2008 20:20
faut pas s'arrêter à la traduction en Français, cette expression signifie un message plus profond que les quelques mots dont elle est faite :)

Citation :
Expression figurée de la Bible, qui signifie qu'un malheur en appelle un autre, mais surtout qu'une faute conduit fatalement à une autre faute : une fois sur la pente du mal, l'homme ne peut plus s'arrêter qu'au fond de l'abîme : Abyssus abyssum invocat. C'est de cette expressions biblique qu'est né notre proverbe français : Un malheur ne vient jamais seul [...]


C'est surtout ça la portée.
Presque-rien, Je ne sais quoi

Légende
le 17/10/2008 2:10
ah moi je prenais l'acception de Nietzsche :D
Enpassantparl&a
le 18/10/2008 18:43
Bonjours à tous!

Je viens de lire cette nouvelle ainsi que les 3 pages de commentaires. Je suis totalement étranger à ce site et c'est par curiosité que j'ai découvert ton article, bref. Je ne connait pas ta personnalité et je pense juger "objectivement" ton expression:

Premières remarques, c'est un texte qui supporte un vocabulaire explicite. Ce n'est pas un problème en soi, mais est-ce que cela sert l'effet que tu souhaite produire? Plusieurs choix s'offrent à toi.

Sois tu choisi une expression directe qui ne laisse aucune place à l'imaginaire; à ce moment il faut choisir avec précision les termes employés sans chercher à étaler une vulgarité contingente. La fluidité est obligatoire sans quoi on risque de ne pas comprendre l'ensemble de la description. Je pense ici à Flaubert, déjà cité, qui demande un effort de concentration particulier. Si c'est ce que tu recherche, c'est excellent, mais très délicat à mettre en œuvre. Pour te donner un exemple, Camus réalise, dans "l'étranger", ce travail. Par un vocabulaire net et inhumain, un malaise s'installe. Tout est exposé tel quel par Meursault, le héros du roman, sans aucune exagération. Les faits son décrits dans un style télégraphique précis, et le vertige s'empare du lecteur. Je te conseille vivement ce livre pour améliorer ta nouvelle.

Ou alors tu peut choisir de laisser le lecteur interpréter les indices que tu lui offre. C'est à mon sens un style qui permet d'interpeler et de faire travailler l'imaginaire. C'est ici tout le travail des peintres qui approchent l'essence des objets sans jamais les atteindre. Le message que tu souhaite faire passer se matérialise par des critères subjectifs, et l'image est intériorisé par le lecteur. A ce moment, la prise de conscience est plus flagrante que lorsque tu donne le terme majoré qui semble convenir à ta représentation personnelle. C'est un travail très complexe, mais c'est aussi ce qui fait la beauté d'une œuvre artistique: jouer sur la sensibilité humaine.

Le contenu du message ne peut, par définition, faire l'objet d'une critique littéraire. Néanmoins, je suis d'accord avec l'idée selon laquelle tu emploie un sujet vu et revu. Mais il n'y a aucun problème de ce coté là, puisque l'on ne peut plus dénombrer, par exemple, les romans d'amour. L'intérêt d'un œuvre réside le plus souvent dans la forme.

Si tu as des question, je repasserai demain. Merci d'avoir cette patience et cette volonté d'écrire!

A bientot!

A.S

Elite
A.S
le 18/10/2008 20:13
Merci du conseil pour "l'Etranger" de Camus.

Donc j'avais 2 manières d'écrire cette nouvelle, et d'après toi j'ai plutôt utilisé la première (expression directe) ? C'est ça que tu veux dire par "vocabulaire explicite" ?

En tout cas, je n'avais pas vraiment pensé à cette dichotomie, à partir de maintenant je le ferai car c'est intéressant et assez fondamental :)
C'est dans ces moment là que je maudis mes lacunes en matière de littérature...

A.S
le 18/10/2008 23:03
Bonjours!

Attention, cette dichotomie est une vision spéciale de la littérature. Dans tout les cas, l'écriture romanesque ne confond pas le signifiant avec signifié, ou alors tu écrit une liste de course. L'intérêt repose l'immense majorité du temps sur le 2cd degré caché derrière les apparences. La littérature appel les sentiments du lecteur, et peu souvent sa raison. Dans le cas présent, tu cherche à jouer sur la corde sensible propre aux humains. Le simple fait que tu ai rédigé cette nouvelle à la première personne montre que tu souhaite transmettre facilement les réaction de ton anti-héros. Une ambiance se dégage, et comme l'homme n'est pas un ordinateur, il s'approprie ce langage particulier.

Voici un extrait pour que tu réalise mieux:
"Après le bruit et la lumière, c'est l'odeur qui assaille nos narines. Un mélange de chair rance, brûlée, de sang séché, de tripailles fraiches, d'humidité et d'huile aussi un peu."

Il est évident que le but recherché n'est pas uniquement la communication des odeurs qui composent la scène. Je pense que de ce passage ressort une ambiance glauque, une impression de mort et de putréfaction. Le lecteur se met dans la peau du personnage et ressent les sentiments qu'expriment l'auteur. L'accumulation de termes qui se rapportent à un contexte précis produit un effet. C'est cet effet que recherche celui qui écrit pour captiver et transporter là où il le désir.

Le fait d'exposer les faits de façon exacte est déjà un travail de style. Banaliser une scène atroce est un effet que tu utilise de nombreuses fois:

"Les corps sont légèrement cramés sur leur surface, pour pas qu'on soit emmerdé avec les poils etc. Avec tout ça, ils subissent également un petit traitement aseptique, avant d'être placés dans les immenses chambres froides de la zone de dépôt. Ensuite, ils sont accrochés par les poignets sur le rail métallique situé à plus de deux mètres de hauteur qui passe devant moi ; on se sert quasiment des mêmes liens "incassables" que ceux utilisés pour l'envoi de colis longue distance."

Dans cet exemple, tu utilise un ton anodin. Aucune figure de style ne vient émailler ton récit. Et pourtant, tu arrive à choquer: c'est dérangeant! Le fait que le personnage ai banalisé le système de "production" touche le lecteur. "C'est horrible d'en arriver là, de ne pas éprouver de sentiment face à ces atrocité".

Voici un second exemple:

"Bordel, sale époque ! Sans déconner... Je me suis bien planté dans "l'agence des naissances de l'au-delà", au moment de choisir quand et où j'allais naître. A moins que... ouais, ça doit être ça, j'ai dû oublier de graisser la patte du bon dieu !"

Cet extrait est, a mon sens, moins intéressant. Ici, le personnage dit explicitement qu'il rejette cette société. Si tu avais laissé le lecteur se faire une opinion lui même, elle aurais été plus prenante. Suggérer une idée permet de la mettre en valeur, car ses bornes ne sont pas définies. C'est l'imagination qui défini les limites de la monstruosité, dans ce cas, et cela produit un sentiment de malaise profond. L'imagination n'a de limites que celles qu'on lui donne. "Bordel, sale époque !" range et dédramatise indirectement la scène. C'est une "sale" époque, simplement.

Bon courage pour la suite!

A bientôt!

A.S.
A.S
le 18/10/2008 23:24
(confus de faire un double post)

P.S: Ce que je t'ai exposé reprend en partie la conception de froll.
P.P.S: Nietzche a sombré dans la folie à la fin de sa vie. L'abîme appelle l'abîme? Je suis assez d'accord avec froll, un titre plus judicieux devrai se trouver.

Cordialement

A.S
Elite
ok
le 18/10/2008 23:32
Je crois que je comprends.

Je prends note de tout ça :)
Presque-rien, Je ne sais quoi

Légende
le 18/10/2008 23:35
Citation :
P.S: Ce que je t'ai exposé reprend en partie la conception de froll.
P.P.S: Nietzche a sombré dans la folie à la fin de sa vie. L'abîme appelle l'abîme? Je suis assez d'accord avec froll, un titre plus judicieux devrai se trouver.


Eh bien, ça me rempli de joie tout ça :-)

Bien humblement - la remarque du ton est bien exprimée, c'est un plaisir de vous lire, A.S ;) Je n'aurais jamais pu dire mieux.
scion
zz
le 19/10/2008 0:59
mouais bof, à force d'en lire des nouvelles d'anticipation dans le genre glauque et pessimiste, on est plus surpris ni par la chute, ni même choqué par le contenu...

le premier post de orggh résume assez bien ma pensée, et me classe également dans la section des cons finis qui s'occupent comme ils peuvent, j'en suis honoré, ceci me donne envie de retourner à mon pseudo-roman d'anticipation tout aussi emplit des mêmes "clichés"...

bref j'ai juste trouvé, pour ma part, que dans la forme ça manque d'originalité, c'est pas mauvais et ça se lit, mais de là à t'aduler, il reste un faussé que je ne franchirai pas.

Presque-rien, Je ne sais quoi

Légende
le 19/10/2008 3:26
fossé*
Elite
vous parlez de clichés
le 19/10/2008 15:11
soit, mais le but n'est pas de faire de la SF ou je sais pas quoi. Quand on veux rester un minimum crédible du coté "anticipation" on est bien obligé de prendre des "clichés". Sinon ça devient délirant.
ohrgg
Amiens, France

Oui mais non.
le 19/10/2008 21:05
Ton texte est tout sauf "un minimum crédible". Reste que tu n'a pas tout a fait tord: si on veut faire de l'anticipation, on est obligé d'utiliser des stéréotypes.

Tu fait plusieures fois référence à "ce que les gens ont laisser faire". Le carnage décrit semblant en être une conséquence, toute mécanique et inarétable, en somme sans autre interet que purement contemplatif.
Pour ma part, je n'ai en lisant ton texte ressentit pratiquement QUE cette exaspération du présent. Il me semble donc que les clichés, ils viennent plutot du comment tu conçoit le présent que l'avenir.

Ca n'a rien d'étonnant. Le futur est pratiquement toujours pris comme une simple exagération des thématiques du présent, sans jamais qu'on considere que la situation puisse changer.
J'ai en tête un exemple frapant: blade runner. Le reflet exacte des préocupation de son époque, mais tout sauf un truc réaliste (bien que, par ce principe de reflet, il aura sucité une plus grande adhésion que quelquechose de plus proche de la réalitée).
Ce que je reproche à ton texte, c'est de s'inscrire trop parfaitement dans ce shéma, avec aucun autre interet que d'en confirmer encore la justesse.
Elite
ohrgg
le 19/10/2008 21:12
Citation :
Le futur est pratiquement toujours pris comme une simple exagération des thématiques du présent, sans jamais qu'on considere que la situation puisse changer.


Et si on ne respecte pas ce schéma comme tu dis, on tombe dans la SF :)
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