Hier, j'entre dans une bouquinerie pas loin de chez moi. Depuis quelques semaines, en passant devant la vitrine, je regardait un petit bouquin, un format a l'italienne des années 60/70 illustrée par une photo noir et blanc d'antenne sur un toi, et ce titre "j'aime (pas) la télé". Le (pas) étant un post it, rajouté par le bouquiniste.
J'entre pour demander le prix de cette curieuse chose. Pas de réponse. Je le prend alors dans la vitrine, le feuillette, et comme je m'y attendais, ça semblait parfaitement inintéressant. Je vois aussi le prix au crayon de bois sur la page de garde: 14€.
- Je vais vous le prendre.
- Vous allez me le prendre? Et pourquoi est ce que je vous le vendrais?
Sur le coup, je n'ai pas trop su quoi répondre.
- Ce livre est dans ma vitrine depuis presque 5 ans, et on veut me l'acheter 3 ou 4 fois par ans, j'ai toujours refusé, pourquoi est ce que je vous le vendrais a vous?
J'ai argumenté rapidement, et plutôt maladroitement, sur son thème (et je n'était qu'a moitié sincère) et son aspect livre objet (là c'était vrai) avant qu'il n'accepte de me le céder.
Au moment de payer, je demande si il accepte les cartes. Quel con j'ai été. Il me sort un couplet anticonsumériste (anticapitaliste eu été un peu fort), alors je retourne sous la pluie au distributeur le plus proche.
Récidive en revenant, mon regard s'accroche sur un grand format superbement illustré par Gustave Doré. Couplet de sa part sur sa rareté, et qu'il dispose d'autres Doré moins cher, d'autres plus cher aussi.
Je paye et je sort. Ma copine qui m'accompagnait ne peut déjà plus sentir ce livre, et je vais devoir le planquer dans un recoin inaccessible de ma bibliothèque.
Si je raconte cette histoire, c'est que je me rend compte que très souvent, les librairies de ce genre, que j'affectionne beaucoup, sont tenus par des gros connards, notamment pour les livres anciens et les bandes dessinées.
D'ou ma question, un rien malhonnête: L'amour des livres rend il con?
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