"Les Derniers jours d'un immortel" de Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval
Étrange déception que cette lecture !
Moi qui m'étais mis dans l'idée de m'attaquer à une "grande lecture" au vu des avis, critiques et Prix que cet album a reçu, j'avoue ne pas avoir eu de réel plaisir à sa lecture...
Autant les questions et réflexions soulevées par Fabien Vehlmann sont pertinentes et intéressantes, autant le scénario en lui même ne m'a pas franchement transcendé... C'est d'un linéaire ! Heureusement que l'écriture est bonne et que certaines trouvailles et certains principes imaginés autour du quotidien des protagonistes ravivent notre attention.
C'est pourtant pas faute d'être un grand amateur de SF ! Mais là, est-ce la distance que garde le personnage principal et sa froideur ? Peut-être. En tout cas j'ai trouvé ça longuet.
En fait, je pense surtout que c'est le dessin de Gwen de Bonneval qui m'a le plus dérangé. Je n'ai pas d'apriori sur ce qui sort des sentiers battus, mais là j'ai trouvé ça trop froid et minimaliste. Je dirais même assez inégal suivant les planches. J'ai vraiment scotché sur certaines cases de paysages ou d'architecture très design, mais la plupart sont très (trop ?) simples. Plus de détails, ou de couleurs auraient peut-être apporté autre chose à cette BD. Mais bon, je suis d'accord, ça ne serait pas la même BD non plus...
Alors oui, de bonnes idées sourdent de cet album, mais cela n'est pas suffisant pour motiver son achat à mon avis. Sur un autre registre, ça m'a fait le même effet que le film "Des hommes et des Dieux" : plein de pistes de réflexions, mais qu'est-ce que c'est long et chiant dans le traitement !
J'me suis aussi lu la version BD de "Alice au Pays des Merveilles" de David Chauvel et Xavier Colette éditée chez Dugstore.
Drugstore est décidément plein de bonnes surprises !
Amoureux des belles choses, welcome !
Ici, c'est Chauvel qui adapte la célèbrissime Alice de Lewis Carroll, avec Xavier Colette aux crayons.
Première impression : Waouw ! Quelle belle couv' !
J'ouvre : Waouw Waouw ! Y'a pas que la couv' qui a de la gueule ! 71 pages : on a l'air loin des adaptations bâclées et formatées.
Reste à lire et parcourir ce bel écrin, histoire d'en savourer toute la facture.
Mais là, ça grippe... Chauvel a beau avoir du talent, le texte de Lewis Carroll ne se laisse pas plier en quatre, malgré toutes les meilleures intentions du monde. La narration accroche au passage de chaque scène. C'est pas grand chose, mais on sent qu'il manque un petit quelque chose qui nuit à la fluidité.
Du coup, pour en avoir le cœur net, j'ai relu la version roman de Alice pour essayer de comprendre ce qui ne collait pas. Et c'est là qu'on réalise la qualité d'écriture de ce texte ! Et la difficulté d'adaptation qui en découle...
Alors, il n'y manque pas grand chose, toute la trame de l'histoire est bien là, mais l'écriture de Lewis Carroll, tout en imparfait du subjonctif, a du mal à être mise en case et redécoupée. La beauté sombre des planches de Xavier Colette n'y change rien, et malgré un dessin tout en rondeur et en noirceur qui apporte une touche plus adulte à ce conte fantastique, le naturel de l'original n'y est pas.
Alors, oui j'en conseille quand même l'achat pour sa grande qualité graphique, mais pour les amoureux du texte, je vous renvoie au roman original.
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