Voilà, fini la semaine dernière le 1er tome de Glen Cook ("Les instrumentalités de la nuit") ; je fais une ptite pause avec "Ouragan" de
Laurent Gaudé (roman situé pendant l'ouragan qui a frappé il y a quelques années la Nouvelle-Orléans. Ca part très bien :]
J'en ai également profité pour me faire quelques BD ; du
Comès, que je relis avec plaisir et recul, et quelques drôleries dont
"El Borbah (Defective stories)" de
Charles Burns plus connu pour sa série
"Black Hole"
Décidément, c'est marrant comment certaines éditions jusque là peu lues (pour ce qui me concerne) finissent par vous tomber dans les mains... Après
Ludovic Debeurme et
Blutch , voilà que c'est sur
Charles Burns et son
"El Borbah" que je découvre.
Je ne vous refais pas de topo sur la qualité toujours aussi appréciable des ouvrages publiés par Cornelius, pour faire court : un régal pour les sens, tant pour les mains que pour les yeux !
Mais revenons à notre catcheur détective créé par
Burns . Pas franchement adepte de ce "sport", j'avoue y avoir pris goût en BD, grâce à
"Lucha Libre" , puis à
"Mutafukaz" . Les frasques de ces "super-héros" plus ou moins assumés aux allures de travelos de l'espace, plongés dans les aventures les plus hallucinantes qui soient y font pour beaucoup !!!
Du coup, avec
Burns au commandes, on quitte le burlesque pour virer vers l'impudence et descendre vers les ombres et le noir, ce qu'il maîtrise le mieux, pour notre plus grand plaisir.
Car
"El Borbah" , c'est du polar noir, avec dans le rôle du privé un catcheur cynique et rugueux. Ajoutez à cela une critique de la société tel que la ressent
Burns dans les années 80' et vous avez votre toile de fond.
J'ai trouvé les histoires regroupées dans cette éditions assez inégales : Certaines sont un peu fades et vides bâclées, quand d'autres sont bien développées et très pertinentes. C'est malheureusement trop souvent le lot de ce genre de regroupements. Mais ne soyons pas mesquins et sachons apprécier les perles qui nichent dans ce recueil.
Concernant le dessin, c'est magnifique. Ce style si particulier qui a fait son succès et qui prendra toute sa force dans
"Black hole" est déjà bluffant. Quelle maîtrise du noir & blanc !
Si son dessin semble parfois un peu figé (un comble pour un catcheur quand même !) j'ai pourtant trouvé que cela collait parfaitement à l'ambiance de cette BD et au personnage de catcheur sur le retour. De plus le graphisme décalé et les ambiances induites par ce coup de patte si personnel est assez exceptionnel.
Burns , c'est un univers entier, et la lecture de ce
"El Borbah" est une merveilleuse introduction à ce monde à part, pour peu qu'on aime les voyages un peu expérimentaux et décalés.