Les fameux couplets de la plume, tiré de la Grande Duchesse de Gérolstein
Elle n'a rien écrit encore,
Cette plume que je tiens là.
Quel sera l'effet, ah! je l'ignore,
Du premier mot qu'elle écrira ?
C'est rouge ou noir, c'est pile ou face,
Peine ou plaisir, joie ou douleur...
Je n'en sais rien, mais à ta place
Il me semble que j'aurais peur.
Rien n'est fait quand rien n'est écrit.
Un trait de plume et tout est dit.
Rien n'est fait quand rien n'est écrit.
Un trait de plume, un trait de plume et tout est dit.
Regarde et tremble devant elle
Car il ne faut, tu le sais bien,
Pour en faire une arme mortelle,
Qu'un peu d'encre au bout, presque rien.
Et vrai, si tu voulais m'en croire,
Cher ami tu m'empêcherais
De la tremper dans l'écritoire,
Et ce faisant, bien tu ferais.
Rien n'est fait quand rien n'est écrit.
Un trait de plume et tout est dit.
Rien n'est fait quand rien n'est écrit.
Un trait de plume, un trait de plume et tout est dit.
Pour ceux qui s'interrogent sur le sens dramatique de ces couplets chantés par la grande-duchesse, expliquons qu'ils interviennent au moment où le soldat Fritz, dont la grande-duchesse est amoureuse, s'apprête à signer son contrat de mariage avec la jolie Wanda (alors qu'il a compris la jalousie de la grande-duchesse ; celle-ci a d'ailleurs déjà décidé de faire assassiner Fritz s'il s'obstinait à épouser Wanda).
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