Arrivé à Llawanopolis avec mes confrères Utopiens, je prends la direction que tu m'as indiquée. J'arrive dans une sucursalle surmontée par un autel qui surplombe des marches bien étranges.
Sur l'autel se trouve un poulpe géant, puant et encore plus hideux que ses abrutis de congénères. Sa tête est quasiment plate, laissant place à cinq petites orbites d'yeux noirs et suintants. La masse immornde de chair bleutée qui lui sert de cou est ornée par un étrange collier en or, avec un pendantif assez conséquent. Je suis encore trop loin du monstre pour savoir ce qu'il représente. Se tentacules sont immenses, et gesticulent dans tous les sens, faisant gicler des litres et des litres d'encre noire de jai. Il m'attend.
Je m'élance alors sur mon adversaire, mais j'aperçois que là où je vais poser mon pied se trouve une dalle bancale. Je l'esquive. D'un geste méfiant, je la frappe du bout de mon Muramasa. Celle-ci s'enfonce dans le sol rapidement, et une demi-douzaine de lames immenses s'abattent sur moi. De plusieurs gestes vifs, je les évite et reste immobile lorse que tout s'est calmé. De mes yeux rouges de démon qui me valent ma réputation, je repère plusieurs autres dalles sur toutes les marches qui me mènent à l'horrible créature. Je balaye la salle du regard, cherchant en vaint d'autres pièges. Rien. Je gravit donc l'escalier tout en évitant les dalles mortelles.
Le poulpe est à un mètre de moi. Je jette un coup d'oeuil sur son pendentif tout en esquivant ses coups furieux de tentacules et ses jets d'encre en direction de mon visage. J'aperçois le profil de Llawan, notre ignoble ennemie.
Pris par la soif du sang, je saisis ma lame démoniaque et la fait chanter à travers les chairs de mon ennemi. Sans aucun mal. Mais ce dernier, tranché en plusieurs centaines de particules visqueuses se reconstitue aussitôt et m'attaque de plus belle, avec des mouvements bien plus rapides. Etonné, je recommense la même opération, mais en vaint. Il se reconstitue toujours et m'attaque de plus en plus vite. Mais quelque chose a changé : je remarque que son pendentif s'éclaire d'une lueur violette à chaque fois que je découpe une partie de son corps. Serais-ce un enchantement? Serait-il sous la protection du pendentif? Sans plus attendre, je découpe le pendantif (sans épargner une bonne partie de la tête du poulpe, rien que pour le plaisir de faire couler du sang) et attrappe les deux morceaux au vol. Le poulpe se met à hurler, et à fuir dans un couloir obscur. Je jette le pendantif dans ce même couloir, et invoque le suzaku, mon phoenix divin de feu.
Le suzaku, obéissant à mes pensées, fonce vers le pendantif et n'en fait qu'une bouché tandis que je découpe sous lui des tranches de poulpe. Le pendentif étant détruit, le poulpe l'est aussi. J'ai réussit ma mission.
Je lèche furtivement la lame de mon Muramasa et prends le chemin de la forge tandis que le suzaku disparaît à son tour. Mon coeur palpite, je suis heureux d'avoir combattu et d'avoir honnoré ma nation divine.
Kyo.
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