Citation :
genre un stroboscope ça n'ébloui pas car en moyenne ça éclaire à peu de lumens
Le stroboscope ou le flash
dans une salle obscure éblouit l’œil à cause de la lenteur de contraction et de dilatation de l'iris, et du fait que le mécanisme d'éblouissement est très rapide (à l'échelle du cycle du stroboscope, pas à l'échelle de la fréquence de l'onde !). La pupille encore en
mydriase absorbe beaucoup de lumière d'un coup. L'iris par réflexe symétrique finit par se contracter avec une force plus ou moins proportionnelle au pic d'intensité de lumière reçu, et provoque l'éblouissement. Dans une salle bien éclairée, le phénomène est déjà beaucoup moins marqué (l'iris est déjà bien contracté). Mais dans tous les cas le phénomène n'est pas comparable à un échauffement, qui est un processus beaucoup plus lent.
Pour les calculs de nocivité des ondes, on tient compte de la puissance moyenne rayonnée, car le seul facteur de nocivité largement reconnu d'une onde dans ces gammes de fréquence est l'échauffement qu'elle induit dans la matière qu'elle traverse - échauffement qui ne dépend que de cette puissance moyenne (il est proportionnel à la puissance reçue et à la capacité calorifique de la matière, en gros).
On a également souvent tendance à confondre les ondes radio et les micro-ondes avec les
rayonnements ionisants des rayons X ou gamma, dont la fréquence est
beaucoup plus élevée, et dont l'effet cancérigène est reconnu. Pour rappel, les ondes électromagnétiques peuvent être groupées et classées par fréquence croissante comme suit :
- Onde radio ou RF (3 - 3x10^8 Hz)
- Micro-onde (3x10^8 - 3x10^11 Hz)
- Infra-rouges ou IR (3x10^11 - 4x10^14 Hz)
- Lumière visible (4x10^14 – 7x10^14 Hz)
- Ultra-violets ou UV (7x10^14 - 3x10^16 Hz)
- Rayons X (3x10^16 - 3x10^19 Hz)
- Rayons gamma (> 3x10^19 Hz)
Or les rayonnements ionisants, qui provoquent des dommages sur les constituants au niveau cellulaire (ADN par exemple), sont les rayonnements dont la fréquence égale ou dépasse celle de certains UV (3x10^15 Hz). Eh oui, votre four à micro-ondes n'est pas ionisant ou cancérigène (même avec la main dans le four !), et les dommages qu'il peut provoquer à votre corps s'il est exposé directement aux ondes sont dus à l'échauffement que provoque la traversée des ondes dans la matière organique.
Attention je n'ai pas dit qu'un rayonnement non-ionisant ne pouvait pas être dangereux et qu'il était malin de tester la main dans le four à micro-ondes. Simplement ce n'est pas dangereux de la même manière : ce rayonnement n'endommage pas directement les composants cellulaires, comme le feraient une source radioactive ou des rayons X, mais il réchauffe les tissus organiques, comme une plaque de cuisson ou un four classique, mais de manière beaucoup plus pénétrante et uniforme. C'est pour cette raison que les études les plus significatives sur le rapport entre les ondes RF et la santé portent sur les effets thermiques (cataracte, stérilité, etc.), et non sur les effets mutagènes (cancers), de ces ondes. La plupart des études qui tentent d'établir un lien entre cancer et onde RF font chou blanc.
Fun-fact : la plupart (sinon tous) des fours à micro-ondes régulent leur puissance (vous savez, le bouton qui va de 0 à 1000 Watts), non pas en envoyant des ondes d'amplitude plus ou moins élevée, mais simplement en en émettant plus ou moins régulièrement. Genre quand il est réglé sur 250 W il va carrément émettre à fond pendant 5 secondes, et rien pendant 15 secondes, en faisant des cycles. On entend même le magnétron se mettre en route en tendant l'oreille !
Du coup en termes d'exposition, diviser par deux la puissance du micro-ondes revient exactement au même que diviser par deux le temps de cuisson, à ceci prêt qu'il y a un refroidissement régulier durant les cycles "à vide" qui empêche le contenu de monter trop haut en température aux endroits les plus exposés (les bords).