C'est chaud ici ^^
Pour répondre à Bordmol :
Les différences culturelles à l'intérieur d'un territoire sont inévitables, même dans des pays plus homogènes que la France comme l'Allemagne ou le Japon (qui est plein de coréens soit dit en passant, ce dont ils se plaignent beaucoup ^^), et il y a en a aussi à l'intérieur des communes, des départements, des maisons, partout ^^
Ce qui fait le socle culturel d'une société (pas seulement la France) c'est une base commune de valeurs et d'usages, une base qui vient s'ajouter uniformément à un ensemble hétérogène.
Les différences culturelles à l'intérieur d'un groupe (encore une fois pas seulement la France) ne posent pour la plupart jamais aucun problème, elles n'en posent que lorsqu'elles entrent en contradiction avec ladite base.
Par exemple en France on s'est accordé sur le mode de gouvernement, on est d'accord pour élire des gens au suffrage universel, on est d'accord pour que le droit s'applique à tous sans distinction ni de classe ni d'origine (c'est l'État de droit), on est d'accord pour que les femmes soient traitées en toutes choses à l'égale (mais pas nécessairement à l'identique, note perso ^^) des hommes, etc.
Les différences à l'intérieur du peuple de France ne posent aucun problème tant qu'elles n'entrent pas en contradiction avec ça, et quand elles entrent en contradiction ça donne généralement une guerre civile. Genre cathos VS protestants en France, genre chrétiens VS musulmans dans Al Andalous (les musulmans sont tous partis), genre tchétchénes qui proclament le califat et la charia qui avec VS Fédération de Russie, etc.
L'identité nationale ne prend donc le pas sur une composante locale que si celle-ci est en contradiction avec l'usage commun de la nation, mais l'identité nationale est complètement indifférente (ou fière, souvent) à tout ce qui est compatible avec elle.
Citation :
Ces frontières ne sont peut-être pas légitimes, mais elles existent et sont bien ancrées.
Attention quand je parlais d'absence de frontière c'était, je l'ai dis tel quel,
au regard de la loi. C'est le principe sur lequel la loi se fonde pour être légitime, et le principe quoi qu'il soit une abstraction qu'on ne retrouve pas exactement dans le réel est ici essentiel car c'est sur lui qu'on est légitime de se fonder pour dénoncer un manquement à la règle.
Citation :
Il doit exister à l'intérieur du peuple une solidarité une et indivisible entre tous les français quelles que soient leur condition sociale, l'origine de leur lignée, etc.
Citation :
C'est un joli concept, mais on a rarement (et c'est un euphémisme) eu l'occasion de l'observer dans notre société. En attendant que ça arrive, nul n'est tenu à un niveau moral pareil.
On a eu l'occasion de l'observer à des degrés divers, ça se retrouve dans nos anciennes colonies notamment (c'est flagrant en Afrique de l'Ouest pour parler de ce que je connais).
On fait souvent passer la France pour un colon brutal mais il faut connaître les nuances, la première chose qu'on a fait en arrivant en Afrique de l'Ouest c'est mettre les fils de chefs à l'école de la République pour en faire les administrateurs du lendemain. Le projet colonial français consistait à étendre la France aux territoires colonisés, dans son entier. Il s'agissait à terme de donner la pleine citoyenneté, sans distinction possible, à tous les "colonisés", à en faire des français comme vous et moi.
Les anglais n'ont par exemple jamais procédé ainsi, toute l'administration était WASP, et l'idée de "race" à l'Allemande n'a jamais eu la moindre prise en France. La race en France n'a jamais pu constituer un élément d'identification étant données les différences physiques évidentes qui existent entre un lorrain et un marseillais, un breton et un basque, etc.
Pour revenir à la citation, la conception française de l'intérêt national et des solidarités que l'État doit mettre en oeuvre impliquent que tous soient considérés comme "dans le même bateau", qu'il n'existe pas des rameurs blancs qui considèrent que si les rameurs noirs ramaient plus eux ils rameraient moins, que si les rameuses ramaient mieux ... on demande la même chose à tous les rameurs, et si ça n'est pas le cas il faut y remédier.
Y remédier ce n'est pas entériner une différence de traitement, c'est exactement le contraire, c'est faire disparaître cette différence de traitement (pas les différences individuelles, j'insiste, mais le traitement au regard de la loi et des solidarités, par extension des usages également).
Or revendiquer être femme, ou homme, ou noir, ou violet, avant d'être français c'est revendiquer une différence de traitement, c'est diviser la nation, c'est remettre en cause l'intérêt général qui est un, c'est diviser l'unité qui garantie les solidarités à l'intérieur du groupe.
Par exemple les banlieues abandonnées au chômage, si elles sont pleines de trafics en tous genres c'est en bonne partie à cause du désoeuvrement des populations qui y vivent. Qui aspire à devenir dealer ? Qui est fier de vivre au ban de la société ?
Il y a eu une différence de traitement en ce que ces zones étaient les premières chronologiquement à être touchées par le chômage de masse, avant tout le monde. Or rien n'a été fait pour procurer un avenir professionnel stable à ces population, ou en tous cas pour les mettre dans un contexte davantage comparable à celui du reste de la population. Là est la différence de traitement car les solidarités auraient dues jouer en leur faveur pour revenir à un traitement équitable.
De quelle manière il aurait fallu procéder je ne prétends pas le savoir, mais en tous cas il aurait fallu mettre en oeuvre un plan d'envergure pour désenclaver ces populations, pour rétablir l'équité du traitement.
Or aujourd'hui on entérine la différence de traitement, on fait de ses populations les responsables de cette différence alors qu'elles en sont le résultat et non la cause. Si on va un pas plus loin, que les dernières solidarités sautent ou qu'ils revendiquent par les armes des trucs incompatibles avec le socle des valeurs communes, c'est la guerre civile.
Pour terminer -il faut bien ^^- je conclue donc que multiplier les identités c'est détruire l'identité française, c'est détruire les conditions de possibilité des solidarités, et c'est en définitive donner les clefs du pays aux pires vicieux de la classe des un pour mille.